Un homme d'une cinquantaine d'années s'est donné la mort mercredi dans l'école primaire Saint-Pierre-La Rochefoucauld, dans le 7e arrondissement de Paris, devant une dizaine d'élèves de CP. Le désespéré, qui serait extérieur à l'établissement, «a pénétré de force dans le hall» de l'école à 11h30, a expliqué sur place le recteur de l'académie de Paris, François Weil. De source proche de l'enquête, l'homme, qui serait connu des services de police pour des violences intra-familiales, n'est pas entré par la cour principale mais dans un bâtiment adjacent, d'où il a accédé directement au hall d'accueil. Un fusil et quelques papiers à la main, il s'est dégagé des deux personnes qui tentaient de le neutraliser avant de placer le canon de son fusil sous sa mâchoire. Il a tiré et est mort sur le coup, la décharge ayant fait éclater une partie de sa tête.
Anne Hidalgo, première adjointe au maire socialiste de Paris, a affirmé que «des gardiennes se sont opposées à l'intrusion de cet homme», ce qu'a confirmé par la suite le ministre de l'Education Vincent Peillon, qui a écourté un déplacement à Bruxelles pour se rendre sur place. «Il était violent physiquement», a-t-il affirmé à des journalistes, soulignant que les personnels de l'école n'avaient «aucun reproche à se faire».
Le préfet de police de Paris, Bernard Boucault, a confirmé qu'a priori, «rien ne permet de penser qu'il voulait s'en prendre à qui que ce soit dans cette école parce qu'il n'avait aucun lien avec celle-ci». «A partir du moment où il a été empêché d'entrer, il a pris son fusil à canon scié et il s'est suicidé», a-t-il précisé à des journalistes. «Le mobile du suicide, nous ne le connaissons pas».
Une cellule psychologique mise en place
En début d'après-midi, le corps était encore sur place pour procéder à des constatations, selon une source proche de l'enquête. Les enfants de CP présents ont été pris en charge pour un suivi psychologique par le Samu, a précisé François Weil. Les autres enfants ont été progressivement évacués, leurs parents ayant été contactés par l'école de la rue Cler pour qu'ils puissent venir les chercher.
Des mères d'enfants scolarisés dans l'établissement ont exprimé leur colère sur BFM TV. «On se croirait à l'étranger. On est pas à l'étranger, on est à Paris. Il n'y a pas de sécurité, les gens rentrent, sortent. On a dit 500 fois que l'entrée était compliquée dans cette école», a déclaré l'une d'elles. Un élève en larmes a raconté sur la même chaîne avoir eu très peur. «Je pensais que c'était des terroristes qui avaient des pistolets et qui allaient venir dans l'école», a-t-il affirmé. «J'ai entendu les autres dire qu'il avait jeté plein de feuilles en l'air et après il avait un pistolet et il s'est tué.»
Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a exprimé sa «grande émotion» dans un communiqué, affirmant son «entier soutien à l'ensemble des petits Parisiens présents sur place» et à leurs parents.
LeFigaro.fr