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Revue de presse : Article dans Le Figaro du 16/08/2013 : Des facteurs liés à l'alcoolisme détectés dès 5 ans

Des chercheurs se sont intéressés à l'enfance pour prédire les conduites addictives : ce n'est pas l'enfant à problèmes qui présente le plus de risques !

 

La plupart des études portant sur l'alcoolisme se sont attachées à montrer comment l'environnement de l'enfant, et particulièrement la consommation de ses parents, pouvait influer sur ses risques d'addiction. En juillet, une équipe de chercheurs britanniques et américains a pour la première fois tenté de dépasser ces observations en s'intéressant à la personnalité de plus de 13.000 enfants de moins de cinq ans résidant dans le comté d'Avon, dans le sud-ouest de l'Angleterre. Leur première conclusion remet en cause les lieux communs : un enfant très sociable aurait autant de risques de tomber dans l'alcoolo-dépendance qu'un enfant confronté à de graves troubles émotionnels et comportementaux.

 

Pas de fatalité

Les chercheurs, dont le travail a été publié dans la revue Alcoholism: clinical and experimental research, décrivent plusieurs chemins pouvant conduire à l'addiction. De manière assez étonnante, les auteurs affirment ne pas avoir repéré de lien fort entre le déséquilibre affectif d'un enfant avant ses cinq ans et la dépendance à l'alcool : «étrangement, les garçons et filles qui avaient de gros troubles émotionnels et comportementaux enfants ont une consommation d'alcool plus faible que les autres à l'adolescence, comme si ces difficultés avaient un effet protecteur», précisent-ils.

C'est alors un profil assez inattendu qui ressort le plus souvent de leurs écrits. En effet, ce seraient les jeunes enfants qui avaient de bonnes relations avec leurs camarades en maternelle, malgré quelques difficultés de comportement, qui seraient les plus sujets à une consommation d'alcool problématique à l'adolescence, après 15 ans. Les motifs invoqués par les auteurs sont la recherche de nouvelles sensations et le besoin de paraître extravertis devant les autres élèves, auxquels s'ajoute une relative méconnaissance des dangers de l'alcool chez les filles. Des causes qui n'ont a priori rien d'alarmantes, mais qui correspondent aux nouvelles façons de consommer de l'alcool chez les jeunes.

 

Un indicateur des conduites d'alcoolisation

Ainsi, le baromètre de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies estimait en 2009 que 9 adolescents sur 10 avaient déjà bu leur premier verre d'alcool à 16 ans. Mais ce n'est pas cette expérimentation que les auteurs remettent en question, bien au contraire : ils remarquent que les jeunes qui ont déjà consommé de l'alcool à quinze ans montrent une bien meilleure stabilité dans leurs vies de jeunes adultes.

En revanche, ils tiennent à alerter les parents et les professionnels sur les comportements à risques associés à la recherche de sensations fortes. En France, par exemple, les épisodes d'ivresse à risques au cours de l'année, désormais connus sous le nom de «beuveries express» (traduction de «binge drinking»), auraient augmenté de 15% à 19% entre 2005 et 2010, selon les chiffres du dernier baromètre de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé. Un phénomène qui toucherait de plus en plus les jeunes femmes, puisque 42% d'entres-elles avouent en 2010 avoir consommé de l'alcool de manière excessive contre 30% en 2005.

 

Par Estelle Elkaim



18/08/2013
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