Revue de presse : Article dans Le Figaro du 19/08/2015 : Les parents paient la facture des nouveaux rythmes scolaires
Une conséquence de la coûteuse réforme des rythmes scolaires ? Dans certaines communes, la rentrée 2015-2016 signe la fin de la gratuité ou l'augmentation du coût des activités périscolaires pour les familles. À Villeneuve-lès-Avignon, la nouvelle est tombée au cœur de l'été. Le budget de 105.000 euros supplémentaires dédié à l'organisation des activités du vendredi après-midi, venu s'ajouter à une facture qui s'élevait déjà à plus de 200.000 euros pour le périscolaire, a poussé le conseil municipal à mettre les familles à contribution. Une participation dégressive et forfaitaire de 128 euros pour un enfant a été votée au conseil municipal. «La collectivité ne peut pas assumer seule cette nouvelle charge financière. D'autant plus qu'il y a un effet ciseau avec la baisse des dotations de l'État», souligne le maire de la ville du Gard, Jean-Marc Roubaud (LR).
Des activités payantes
À Antibes, les activités périscolaires s'apprêtent également à devenir payantes pour les parents. Le député maire de la ville, Jean Leonetti (LR), s'est engagé à proposer une prise en charge «avec un encadrement plus important et un contenu mieux défini, axé sur l'éducation à la citoyenneté et les valeurs républicaines». Une manière d'éviter que ce temps additif ne se résume à une activité de garderie. Les familles devront désormais verser entre 0,60 et 0,90 euro de l'heure en fonction de leur quotient familial. «Le coût annuel de la réforme, c'est 1,7 million d'euros dont seulement 500.000 euros sont pris en charge par l'État et la CAF. À l'heure où la ville perd 2,7 millions annuels de dotation de l'État, ce n'est pas rien», explique l'élu.
«Dans certaines villes, le coût des activités périscolaires explose. D'autres communes, qui s'étaient engagées sur le principe de gratuité, augmentent en contrepartie le coût de la garderie ou celui de la cantine. C'est une histoire de vases communicants», relève Valérie Marty, la présidente de la PEEP, fédération des parents d'élèves de l'enseignement public. «Cette flambée est à la fois due au coût pharaonique de la réforme des rythmes scolaires et à la baisse des aides de l'État», poursuit-elle.
De son côté, le ministère de l'Éducation nationale faisait valoir mardi la publication au Journal officiel des textes pérennisant le fonds de soutien au développement des activités périscolaires, mis en place lors de la réforme des rythmes scolaires. Une promesse de la ministre, Najat Vallaud-Belkacem. Les communes, sous réserve d'avoir mis en place un projet éducatif territorial (PEDT), demandé pour garantir la bonne application de la réforme, bénéficieront donc d'une aide de 50 euros par élève et par an. Une somme à laquelle s'ajoute une aide versée par la Caisse d'allocations familiales. Les communes les plus défavorisées percevront un complément de 40 euros par élève et par an. À la rentrée scolaire, près de 82 % des communes sont dotées d'un PEDT et pourront bénéficier d'un acompte dès octobre. À ce jour, près de 7 000 communes ont déjà engagé la procédure de demande d'aide, indique le ministère. «Le fonds de soutien a certes été pérennisé, mais la facture va bien au-delà des estimations du ministère», tacle Valérie Marty.
En juin, un rapport indiquait déjà que la moitié des communes demandaient aux parents de mettre la main au portefeuille afin d'aider à financer ces activités. «La gratuité ou la demande d'une participation symbolique aux frais reste cependant majoritaire», nuance Vanik Berberian (MoDem), président de l'Association des maires ruraux de France.
Agnès Leclair
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