Revue de presse : Article dans Le Figaro du 19/11/2012 : Les enfants mal protégés face à la multiplication des écrans
Le Défenseur des droits préconise de ne pas laisser un enfant seul avec une tablette numérique avant trois ans.
Les tout-petits nourris au numérique, adeptes du digital avant l'âge de l'école, de la parole, voire de la marche, sont de plus en plus nombreux. À 10 mois, Emma gribouille déjà sur la tablette familiale. Enzo, 22 mois, est capable de choisir lui-même son dessin animé préféré sur Internet. Les plus jeunes profitent-ils véritablement de ces interactions avec les écrans ? À l'occasion de la Journée internationale des droits de l'enfant, le 20 novembre, Marie Derain, Défenseure des enfants auprès du Défenseur des droits, pose la question dans le rapport qu'elle remet au président de la République.
Subjugués par l'aisance technologique de leurs petits, les parents font dans leur majorité l'économie de ce questionnement. 76 % d'entre eux considèrent que c'est une bonne chose que les plus jeunes enfants se familiarisent de plus en plus tôt avec les nouveaux outils numériques, selon un sondage de l'Institut CSA datant de septembre dernier. Premières cibles marketing des offres pour les bébés, ils résistent difficilement aux arguments sur le développement de leur progéniture. «Ces offres s'appuient sur le souhait des parents de donner à l'enfant les meilleures chances de prendre un bon départ dans la vie en lui mettant dans les mains des outils de développement modernes, adaptés, performants», souligne le rapport. De plus, dans un contexte où les adultes sont eux-mêmes constamment connectés, «les critiques peinent à se faire entendre». «Certaines études relèvent que les enfants passent à la station debout plus tardivement car ils passent davantage de temps assis devant les écrans, que la préhension serait acquise plus tardivement, rappelle Marie Derain. Des psychologues pointent des problèmes de sommeil ou de déficit de l'attention. Mais il est très difficile de s'avancer aujourd'hui sur ce sujet.»
Vidéos inappropriées
En l'absence de données suffisantes, la Défenseure des enfants en appelle au lancement de travaux complémentaires des laboratoires spécialisés dans le développement de l'enfant. Mais elle ne préconise pas pour autant couper toutes les connexions. «Il faut accompagner l'enfant dans ses découvertes numériques et limiter son temps passé sur ces nouveaux médias. Pas d'écran seul avant trois ans», résume Marie Derain. Notamment sur les sites d'hébergement de vidéos où les parents oublient souvent que leur bambin est plongé dans un environnement où il peut être confronté à d'autres vidéos inappropriées… Huit ans après les premières campagnes de prévention des risques pour les mineurs sur Internet, la donne a changé. Pour les tout-petits mais aussi pour les enfants scolarisés. À l'heure du Wi-Fi, des smartphones et des tablettes, le contrôle parental est «peu utilisé, imprécis», ou ne marche pas. «Les enfants de 10 ans qui imitent les plus âgés à l'entrée au collège sont les plus exposés», avertit Marie Derain. «Il faut lancer une deuxième étape de sensibilisation avec les parents, préconise la Défenseure des enfants. Les dispositifs existants ne permettent plus d'assurer une protection suffisante des enfants. Le système doit être repensé pour plus de cohérence globale.»
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