Revue de presse : Article dans Le Figaro du 21/06/2011 : Sarkozy sanctuarise l'école primaire
Le président l'a assuré : il n'y aura aucune fermeture des classes dans les écoles primaires à la rentrée 2012.
Quand Nicolas Sarkozy visite un établissement de l'Éducation nationale, il préfère s'inviter dans des départements enclavés et moins exposés au risque de mobilisation syndicale. En mars, il était dans les Hautes-Pyrénées. Mardi, il avait choisi La Canourgue, en Lozère, département qui n'avait pas «vu passer un président de la République en visite officielle depuis Giscard en 1974», précise le député UMP de la circonscription, Pierre Morel-A-L'Huissier.
Mardi, le président avait une bonne nouvelle à annoncer. Il a confirmé très officiellement ce qu'il avait dévoilé aux parlementaires de la majorité lors d'une réunion à l'Élysée il y a deux semaines : «Il n'y aura aucune fermeture des classes dans les écoles primaires à la rentrée 2012, hors critères démographiques», a-t-il dit lors d'une table ronde. En clair, toutes les suppressions de postes dans le primaire seront compensées par des créations de postes.
Sanctuarisé, le primaire ne sera donc pas soumis à la règle du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux, qui s'applique aux fonctionnaires des administrations centrales - et non à ceux des collectivités locales, - depuis le début du quinquennat.
C'est une réponse aux attentes des élus ruraux de la majorité, pour qui la fermeture d'une école primaire est souvent une question vitale d'aménagement du territoire. Pour justifier ce choix, le chef de l'État a rappelé qu'il ne s'agissait en rien d'un renoncement au régime minceur qu'il impose à la fonction publique. «Je n'ai pas été élu pour que la France soit en situation de la Grèce, de l'Irlande, du Portugal… Il faut être raisonnable, et penser à l'intérêt général. Sur les vingt dernières années il y a eu 540.000 élèves de moins et 34.000 enseignants en plus. C'est financé avec vos impôts. Il faut maintenant que notre pays s'habitue à regarder les choses en face… et non pas à (écouter, ndlr) celui qui crie le plus.»
Sureffectifs
Autrement dit, pas question de renoncer à la diminution des postes dans le secondaire, où se trouvent les sureffectifs. Mais l'Éducation est aussi l'un des grands sujets que veut porter Nicolas Sarkozy dans le débat présidentiel de 2012. Mardi, il a repris à son compte nombre des pistes envisagées par Luc Chatel pour le débat de 2012. «Le rôle d'un enseignant n'est pas simplement dans sa classe, il est aussi dans l'établissement, j'aurai l'occasion d'en parler dans les prochains mois», a glissé Sarkozy. Une allusion aux projets d'établissements déjà mis en place par Chatel, qui confèrent une plus grande autonomie au corps enseignant, mais supposent aussi une plus grande implication dans la vie de l'école.
«Le chef de l'État veut faire avec le secondaire ce que Valérie Pécresse a fait avec le primaire», résume un spécialiste du dossier, proche du chef de l'État. «Nous avons connu la révolution de l'enseignement obligatoire et gratuit, puis le tournant de la massification dans les années 70, la troisième révolution qu'il faut réussir est celle de la personnalisation des parcours», a également avancé Sarkozy. «C'est un grand changement qui pose la question des rythmes scolaires», a-t-il ajouté.
Par Charles Jaigu
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