Revue de presse : Article dans Le Figaro du 23/01/2013 : Une réforme ronflante par le ministre de l'Éducation
«Grand débat» pour Bayrou, « lycée pour le XXIe siècle» et « le collège de l'an 2000» pour Allègre et Royal… La réforme annoncée de Vincent Peillon est une énième «grande concertation».
Quelle que soit la couleur politique de son ministre du moment, l'Éducation nationale est une habituée des projets de réformes, concertations ou comités Théodule aux noms ronflants et quelque peu disproportionnés au regard des résultats finaux.
Le projet de loi que Vincent Peillon présente mercredi devant le Conseil des ministres entend carrément «refonder l'école de la République» après une énième «grande concertation» menée de juillet à octobre dernier. Sa promesse, un rien grandiloquente, vise à câliner les enseignants, «meurtris» par les suppressions de postes des années précédentes. Le projet de loi n'en est encore qu'aux balbutiements mais semble faire écho à la «commission Thélot» il y a dix ans.
De novembre 2003 à janvier 2004, cette «commission du débat national sur l'avenir de l'école», présidée par le haut fonctionnaire Claude Thélot entendait elle aussi «réformer en profondeur» l'Éducation nationale. Trois thèmes furent proposés comme bases de réflexion : définir les missions de l'école, faire réussir les élèves, améliorer le fonctionnement de l'école.
Quelque 26.000 réunions avaient été organisées dans l'ensemble de la France. La synthèse des débats avait été commandée pour alimenter la réflexion sur la «loi Fillon» de 2005 dont on retient surtout aujourd'hui la création d'un «socle commun de connaissances et de compétences» pour le collège, un système intéressant en termes d'objectifs et d'évaluations internes, mais peu compréhensible du grand public. Claude Thélot reconnaîtra lui-même ultérieurement que cette loi d'orientation était «trop modeste» au regard du débat l'ayant précédée.
Lorsqu'elle était ministre de l'Enseignement scolaire (1997-2000), Ségolène Royal avait lancé un rapport pompeusement intitulé «le collège de l'an 2000» qui préconisait le développement d'une «heure de vie de classe» et l'abandon des classes «de niveau».
En 1999, Claude Allègre proposait la charte du «lycée pour le XXIe siècle» suivie d'une réforme qui n'a guère laissé de traces.
François Bayrou avait aussi voulu son «grand débat» en 1994, lequel avait débouché sur un «nouveau contrat pour l'école» et 158 propositions dont on retient surtout la création de «cycles» au collège. L'aménagement des rythmes, notamment, dont il était déjà question pendant la campagne de Jacques Chirac était alors passé aux oubliettes.
Le point commun de ces réformes toujours ambitieuses sur le papier c'est qu'elles n'abordent pas ou peu les sujets qui fâchent, à commencer par la définition du temps de service des enseignants, inchangé depuis 1950…
Par Marie-Estelle Pech
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