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Revue de presse : Article dans Le Figaro du 25/08/2011 : Rentrée scolaire : un casse-tête pour les proviseurs

Les suppressions de postes rendent l'organisation des emplois du temps particulièrement complexe.

À dix jours de la rentrée scolaire, principaux et proviseurs ont réintégré leur établissement pour affiner les emplois du temps des élèves et des professeurs. L'exercice s'est avéré particulièrement complexe cette année en raison des 16.000 suppressions de postes prévues. Les chefs d'établissement ont donc dû ruser avec l'enveloppe que leur avait attribuée leur recteur d'académie ces derniers mois.

 

Valérie Marty, présidente de la Peep, la deuxième fédération de parents d'élèves du public, s'inquiète déjà «de ces collèges où l'on compte 30 enfants par classe et de ces classes de lycées qui atteignent 36 à 37 élèves». Le nombre d'élèves pas classe «ne devrait pas augmenter de façon exponentielle», relativise toutefois un principal de collège en Loire-Atlantique. C'est plutôt l'organisation des cours qui va être modifiée pour économiser des postes d'enseignants.

 

 

Certains dédoublements normalement prévus dans des disciplines expérimentales ne se feront pas. Des groupes de compétences en langue ne seront pas mis en place dans de nombreux établissements. Enfin, les deux heures d'accompagnement personnalisé instaurées dans le cadre de la réforme du lycée seront parfois annulées. La moitié des élèves d'une classe seront par exemple laissés «en autonomie», comprenez en salle de permanence, tandis que les autres bénéficieront d'un encadrement professoral. Les moyens de certains projets spécifiques, comme les «classes européennes», seront aussi rognés, affirme ainsi Catherine Petitot, proviseur à Toulon (Var) et secrétaire générale adjointe du Snpden, syndicat majoritaire des personnels de direction de l'Éducation nationale. «Dans certaines académies, des CAP ont fusionné, tels ceux d'agent de restauration et celui d'employé de vente», poursuit-elle. Si le lycée général «est relativement protégé dans les académies grâce à une réforme toujours en cours, ce n'est pas le cas du collège, ni du lycée professionnel».

Journée de grève en septembre

Dans l'enseignement primaire, le Snuipp, syndicat majoritaire des enseignants, pronostiquait jeudi une «rentrée difficile» avec 8967 postes supprimés en cette rentrée, alors que le nombre d'élèves augmente. Le syndicat n'a pas manqué de relever que, selon un sondage réalisé pour son compte par le CSA, 82% des Français estimaient que le non-remplacement d'un enseignant sur deux était «une mauvaise chose» et que 35% des Français pensaient que l'école et l'éducation étaient les sujets «les plus importants en France».

 

Les organisations de l'enseignement public prévoient déjà une journée de grève le 27 septembre pour protester contre les suppressions de postes. Ce sera une première occasion de compter les forces en présence en cette année d'élections syndicales. Pour la première fois, les quatre syndicats du privé devraient également participer aux manifestations dans le cadre d'une intersyndicale, a ­affirmé jeudi Bruno Lamour, secrétaire général de la FEP-CFDT, premier syndicat du privé. «C'est inédit», affirme-t-il. Quelque 63.400 élèves de plus sont attendus dans l'enseignement privé, qui n'échappe pas aux suppressions de postes.

 

Interrogé jeudi en marge d'un déplacement sur la question des suppressions de postes, Luc Chatel a affirmé que son ministère faisait des efforts, comme tous les autres, afin de maîtriser la dépense publique. «Le monde qui nous entoure est aujourd'hui très fragile et en crise. Nous faisons des efforts, mais avec discernement», a-t-il dit, évoquant, à la rentrée dernière, «la hausse de 10% des salaires» des enseignants débutants.

 

Par Marie-Estelle Pech


26/08/2011
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