Revue de presse : Article dans Le Figaro du 25/09/2012 : Il faut dépister les scolioses avant la puberté
«Le dos des enfants doit être examiné tous les ans pour dépister les scolioses le plus tôt possible, rappelle le Pr Jérôme Sales de Gauzy, responsable de l'équipe de chirurgie orthopédique, traumatologique et plastique de l'Hôpital des enfants à Toulouse. Les dépistages scolaires actuels ne sont pas suffisants.» La scoliose, qui est une déformation de la colonne vertébrale sur 3 axes, touche jusqu'à 5 % des enfants, les filles y étant nettement plus sujettes que les garçons. Dans la majorité des cas, la rotation reste limitée et la colonne vertébrale s'y ajuste, sans conséquence pour l'avenir. Lorsque l'angle de rotation s'approche de 15° et au-delà, il faut déterminer si la scoliose évolue et nécessite un traitement.
La puberté est une période charnière, pendant laquelle la scoliose peut évoluer très rapidement et conduire à des déformations importantes et qui ne pourront être traitées que par la chirurgie. «Nous voyons encore régulièrement des jeunes filles de 15 ans avec une scoliose majeure, jamais dépistée, souligne le Pr Raphaël Vialle, chef du service de chirurgie orthopédique et réparatrice de l'enfant à l'hôpital Armand-Trousseau, à Paris. C'est bien souvent à la plage que les parents, qui ne voient que rarement le dos de leur enfant à l'adolescence, observent une courbure anormale ou une bosse qui les conduit chez le médecin.» Un examen clinique très simple permet alors de faire la différence entre une véritable scoliose et une attitude scoliotique liée à une mauvaise posture qui disparaît en position couchée.
Plus de 70 % des scolioses de l'enfant sont dites idiopathiques, c'est-à-dire que leur origine est inconnue même s'il existe une composante génétique : le risque de scoliose est plus élevé lorsqu'un membre de la famille est également touché. Les autres cas peuvent être liés à des malformations congénitales, des paralysies liées notamment à des neuropathies ou encore à des traumatismes.
Un trouble de croissance de la colonne vertébrale
Dans les formes idiopathiques, la scoliose est liée à un trouble de croissance de la colonne vertébrale, dont les effets sont aggravés lors de la poussée de croissance liée à la puberté. Lorsque la scoliose est dépistée avant la fin de la croissance, une période d'observation de 4 mois est nécessaire pour déterminer si la scoliose évolue et risque de s'aggraver. Si elle est stable et d'une courbure modérée, aucun traitement n'est nécessaire. Si l'évolution est prouvée par deux examens radiologiques distants, le port d'un corset orthopédique reste le traitement le plus fréquent. Il vise à guider la croissance de la colonne vertébrale en corrigeant la courbure de la scoliose. «On ne peut pas revenir en arrière sur la courbure existante, mais les corsets permettent de maintenir l'angle de départ», souligne le Pr Sales de Gauzy.
Un traitement contraignant
Il s'agit d'un traitement contraignant, parfois difficile à faire accepter aux adolescents, avec qui il faudra choisir le bon rythme pour être sûr que le corset sera porté. Selon la courbure de départ, le type de courbure, la rapidité d'évolution, l'enfant devra porter le corset quelques heures par jour ou toute la nuit ou encore en continu. Le corset doit être porté jusqu'à la fin de la croissance osseuse, ce qui peut représenter plusieurs années lorsque la scoliose est dépistée vers 11 ans. «Il est toujours possible de trouver des modalités que l'enfant accepte, notamment autour des activités sportives, qui doivent toutes être encouragées», souligne le Pr Vialle. Lorsque la croissance osseuse est terminée, la scoliose n'évolue plus que très lentement et, si un traitement a été mis en place assez tôt, on peut dire qu'on a gagné la partie.
Lorsque la courbure est très importante au moment du dépistage, un traitement chirurgical peut être envisagé pour corriger le déséquilibre, parfois après une période sous corset s'il est possible d'attendre la fin de la croissance. L'intervention consiste alors à corriger l'orientation des vertèbres grâce à des implants puis à fusionner, par une nouvelle croissance osseuse, certaines vertèbres. Si le principe n'a pas évolué depuis les années 1990, les outils permettent désormais de mieux cibler les interventions et de préserver le plus possible la souplesse de la colonne. Dans ce cas, à nouveau, plus le diagnostic est porté tardivement lorsqu'une scoliose évolue, plus il sera difficile de préserver la partie saine de la colonne vertébrale.
A découvrir aussi
- Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 04/09/2012 : Pré-rentrée : A la Goutte d’or, comment l’école se remobilise...
- Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 16/01/2013 : Nicole Geneix : Il faut mutualiser les savoirs perdus
- Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 25/04/2013 : Maternelle : Lecture médiatisée
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 103 autres membres