Revue de presse : Article dans Le Figaro du 27/03/2015 : Les enfants fuient les toilettes de l'école
Face à l'hygiène parfois douteuse des sanitaires, l'enfant prend des mauvaises habitudes pouvant mener à des troubles urinaires, met en garde un médecin.
Pour les enfants, les toilettes de l'école, souvent sales et où les grands viennent fumer, sont plus synonymes de stress que d'un réel soulagement. «Accepteriez-vous de tels sanitaires dans votre lieu de travail ?», demande le professeur Michel Averous, chef du service d'urologie pédiatrique au CHU de Montpellier. «Comment l'accepter pour vos gamins alors ? D'autant que la santé mictionnelle de l'enfant, c'est la future bonne santé de l'adulte», renchérit-il. Lors d'une conférence de presse organisée vendredi, le médecin est revenu sur un problème de «pipi» qu'il qualifie de «santé publique».
Un écolier sur trois refuserait d'aller aux WC de son établissement et se retiendrait toute la journée, selon l'Observatoire national de la sécurité et de l'accessibilité des établissements d'enseignement, sous prétexte qu'ils sont sales et qu'il n'y a pas de papiers. «Un enfant doit uriner 5 à 6 fois par jour. Se retenir favorise l'émergence de troubles et d'infections urinaires, ainsi qu'un état de constipation chronique du fait de la proximité des sphincters de la vessie et du rectum», explique le Pr Averous. Ce malaise hygiénique peut être détecté par les parents car il est à l'origine de nombreux symptômes, comme un retour des pipis au lit, des urines malodorantes, des irritations génitales ou encore un mal de ventre.
Les filles 9 fois plus concernées
Les filles, confrontées aux lunettes de toilettes suspectes, sont 9 fois plus touchées par les troubles urinaires que les garçons. Le dilemme de «s'asseoir ou pas» est justifié car le contact avec des lunettes souillées est l'un des principaux modes de transmission de la gastro-entérite. Mais les méthodes utilisées pour contourner ce manque d'hygiène, parfois dignes d'acrobates, peuvent provoquer d'autres affections. En se pressant, en se contorsionnant ou encore en se suspendant au-dessus des WC, les enfants ne se vident pas complètement, ne s'essuient pas comme il faudrait, et des infections peuvent résulter de cette rétention des urines.
Ces pathologies se soignent bien mais elles se répètent si les mauvaises habitudes de miction (se retenir ou ne pas prendre le temps) ne sont pas modifiées. Elles peuvent de plus entraîner des troubles plus graves une fois la fillette devenue adulte, comme des cystites à répétition, des incontinences ou des fuites urinaires, cette dernière concernant 10 millions de femmes en France.
Des sociétés, comme le laboratoire Quotygiène, organisateur de la rencontre de vendredi, proposent différents produits hygiéniques de poche (lunettes en papier, papier-toilette). Mais pour le Pr Sablonnière, ce sont tout d'abord les habitudes qui doivent changer. «Il faut communiquer sur ce problème. Ce n'est pas parce qu'on parle de pipi que c'est honteux, ce qui est honteux c'est que ce soit encore tabou», assène-t-il, en incitant les parents à discuter des habitudes urinaires avec leurs enfants.
Par Thomas Cavaillé
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