ALPE74140

ALPE74140

Revue de presse : Article dans Le Figaro du 27/04/2011 : L'OCDE salue la politique familiale française

Ce rapport pointe les évolutions dans trente-quatre pays. Notre modèle inspire souvent nos voisins.

Championne des bébés, généreuse dans sa politique familiale, la France serait-elle le pays le plus propice à l'épanouissement des familles ? Presque, selon l'OCDE, qui publie un rapport inédit sur leur bien-être et les mesures publiques consacrées à cet effet dans ses 34 pays membres. Un document qui se veut autant le témoin des bouleversements sociétaux de notre époque qu'un guide de bonnes pratiques plaidant pour des investissements familiaux ambitieux. «Investir de façon précoce dans la politique familiale garantit une meilleure efficacité et permet d'économiser à long terme», insiste Laurent Thevenon, un des principaux auteurs du rapport. Dans bien des domaines, l'Hexagone caracole au-dessus de la moyenne avec un taux de fécondité de 2 enfants par femme, contre 1,74 en moyenne dans les autres pays, ou encore des dépenses publiques consacrées aux prestations familiales qui s'élèvent à 3,8% du PIB (contre à peine 2,4%).

La taille du ménage s'est réduite

À plus de 76%, le taux d'emploi des femmes de 25 à 54 ans dépasse aussi celui de nombreux autres pays tandis que la facture des aides publiques pour un enfant entre 0 et 5 ans grimpe à 54.600 dollars. «Les pays nordiques et la France figurent dans le peloton de tête, confirme Laurent Thevenon. Mais il n'y a pas de champion toutes catégories. La France est prise comme exemple par nombre d'autres pays car son taux de fécondité est élevé et stable. Son modèle intéresse même plus les pays asiatiques ou d'Europe de l'Est que le modèle des pays nordiques, car la diversité des aides est plus importante, et le système plus souple.» Cette radioscopie confirme par ailleurs que la cellule familiale n'a plus le même visage au XXIe siècle. La taille du ménage type de l'OCDE s'est réduite à 2,6 personnes et un adolescent sur quatre vit avec un seul parent ou dans une famille recomposée. L'époque où le pater familias apportait seul le pain sur la table semble révolue. 60% des couples avec enfants comprennent deux «apporteurs de revenu». Or, cette situation reste le facteur clé pour réduire la pauvreté des familles. Les dépenses pour l'accueil de la petite enfance en est un autre. Dans 9 pays sur 10 où elles sont élevées, les femmes travaillent plus souvent et le nombre de naissances augmente. En France, près de 42% des moins de 3 ans fréquentaient des services de garde en 2008. Un pourcentage très supérieur à celui de l'OCDE (31%) et en partie lié à la possibilité d'accéder à la maternelle (gratuite) dès 2 ans. Ce bon résultat devrait s'amoindrir avec le déclin de la scolarisation précoce.

 

La France fait cependant figure de mauvais élève, avec un taux d'emploi faible des mamans d'un enfant de moins de 3 ans et des mères de famille nombreuse. «Une meilleure répartition du travail domestique entre les pères et les mères les aiderait à reprendre le travail», pointe le rapport de l'OCDE, qui préconise d'instaurer un congé paternel bien rémunéré et non transférable au conjoint pour inciter les pères à s'occuper d'avantage de leurs enfants. Le sujet sera bientôt sur la table du ministre des Solidarités, qui a commandé un rapport sur la participation des hommes aux responsabilités parentales. De son côté, le Haut Conseil de la famille s'apprête à rendre un avis sur l'efficacité de la politique familiale française dans les années à venir. Une efficacité apparemment menacée par la trop faible revalorisation des prestations.

Par Agnès Leclair



27/04/2011
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 103 autres membres