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Revue de presse : Article dans Le Messager du 27/01/2011 : L'arrivée de 30 000 habitants d'ici 10 ans pousse à anticiper pour ne pas étouffer

Les prévisions démographiques annoncent plusieurs dizaines de milliers de Chablaisiens supplémentaires dans la prochaine décennie. Les collectivités anticipent timidement ce que cela va changer au quotidien.

 

Au 1er janvier 2011, Thonon comptait 34 121 habitants, soit 3,9% de plus qu'un an plus tôt. La tendance n'est pas près de s'arrêter puisqu'en 2020, la capitale du Chablais pourrait compter 45 000 habitants !

A l'échelle du Chablais - environ 125 000 habitants aujourd'hui - la hausse démographique serait de 30 000 habitants en plus dans 10 ans. Mieux, on prévoit même 45 000 Chablaisiens de plus d'ici 2030.

Selon des prévisions, ceux-ci pourraient notamment se concentrer sur un certain nombre de pôles : 13 000 postes en plus à Thonon, 6 000 à Douvaine comme à Bons, 3 000 à Veigy, 2 500 à Perrignier et 2 000 à Sciez.

 

Un afflux de familles

Si les naissances se portent bien dans le Chablais, cette explosion démographique est essentiellement due à un solde migratoire largement positif. La région est attractive, et nombreux sont qui viennent s'installer sur les bords du Léman pour travailler en Suisse. "Ce sont donc des actifs qui ont souvent une famille", observe Jean-Pierre Fillion, maire d'Allinges et président du Siac (Syndicat d'aménagement du Chablais).

L'arrivée massive de familles n'est pas sans poser quelques problèmes, d'autant que le phénomène est difficilement prévisible. Le maie d'Allinges observe les changements sur sa commune : "Beaucoup de grandes maisons autrefois occupées par des familles n'abritent plus que des couples. Lorsqu'ils décident de vendre, ils sont remplacés par des familles de deux ou trois enfants. Nous ne connaissons pas grand-chose des ventes et les maîtrisons encore moins." Dix comme cela en un an et c'est vingt à trente enfants supplémentaires sur la commune. Une classe. "Ce sont des à-coups dans la population scolaire", analyse Jean-Pierre Fillion.

Le phénomène devrait même s'amplifier dans les années à venir. D'où l'urgence d'anticiper. Hôpital, écoles, crèches, salles de sports, piscines... Les places pourraient manquer rapidement. Même problème du côté des médecins où l'on déplore déjà un sous effectif.

 

"Les villages se peuplent trop"

En décembre dernier, les élus du Chablais ont validé le Scot (Schéma de cohérence territoriale) qui définit les grandes lignes du visage de la région pour les années à venir. La base de la réflexion du Scot portait justement sur les prévsions démographiques.

Dans le document de plusieurs centaines de pages, on trouve notamment le constat d'un déséquilibre : "Les villages se peuplent trop. Les villes trop peu !".

Depuis quelques années, on assiste en effet à d'importants programmes immobiliers dans de petites communes des bords du lac. A Chens-sur-Léman, par exemple, un lotissement de 120 logements est en construction. Un second projet de 110 logements est également à l'étude. "Si l'on prend en compte une moyenne de 2,8 habitants par logement, nous devrions voir arriver sur la commune près de 700 nouveaux habitants", expose le maire, Nelly Benou. La commune connaîtra une augmentation de population de 35%.

La pression foncière liée à l'augmentation de la population ainsi qu'au nombre de résidences secondaires doit être maîtrisée si le Chablais ne veut pas étouffer avec l'afflux massif de population dans les années à venir. C'est tout l'enjeu du Scot : densifier. De 10 à 20 logements par hectare aujourd'hui, il faudra en prévoir 50 à 80 à l'avenir pour éviter de tout bétonner.

Grâce au recensement annuel, des informations régulières et récentes sont recueillies. Elles permettent "aux pouvoirs publics d'adapter les équipements collectifs aux évolutions de la société (crèches, hôpitaux, écoles, équipements sportifs) et aux professionnels publics et privés de connaître le parc de logements et les besoins de la population", explique-t-on en mairie de Thonon. Un nouvel incinérateur pourrait également être nécessaire, l'actuel arrivant à saturation.

Reste aux élus à savoir prendre à temps la mesure de ces données. Plus urgent encore que l'implantation d'un stade dans la région, il devient pressant de se mettre autour de la table pour définir précisément où installer les futurs Chablaisiens, leurs écoles, leurs services, leurs commerces, etc.

 

Dossier réalisé par Emmanuel Rouxel

 



01/02/2011
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