ALPE74140

Ils ont bien à manger dans leur assiette, mais en moindre quantité. Depuis lundi, les élèves de maternelle de Savigny-sur-Orge expérimentent une nouvelle formule de restauration scolaire, dite à quatre composants, au lieu de cinq jusqu’ici. En plus d’un plat principal, d’un accompagnement et d’un fromage, les élèves n’ont plus systématiquement une entrée et un dessert, mais l’un ou l’autre selon les repas.

Une évolution entrée en vigueur avec l’arrivée de Sodexo, le prestataire qui a été désigné après un long feuilleton au conseil municipal.

« Une aberration, dénonce Sophie Houchard, une maman dont la fillette mange à la cantine de l’école Louise-Michel. Pourquoi supprimer le dessert ? Certains enfants ont besoin de terminer sur une note sucrée et ils peuvent vivre ça comme une punition. L’entrée, les crudités, c’est important aussi. » « Il est nécessaire de les habituer à manger un peu de tout, même un peu », argumente Isabelle Hadj-Hamdi, élue au conseil d’école. « Est-ce que l’on n’est pas en train de faire des économies sur le dos de nos enfants ? » s’interroge une autre maman.

Un argument que l’opposition municipale fait sien. « Laurence Spicher-Bernier (NDLR : la maire UMP de Savigny-sur-Orge) explique qu’elle a le meilleur contrat, mais elle n’a pris en compte que les arguments financiers, estime Jean-Claude Léost, élu PS. Elle a pris le moins cher, mais les économies, le prestataire les a cherchées où il pouvait. » La mairie rejette l’accusation en bloc et explique cette réforme par des arguments nutritionnels. Sodexo, qui reconnaît que cette demande émane de la municipalité, explique qu’il s’agit là de « bon sens » et d’une « réelle tendance », sensible depuis « quatre ou cinq ans ».

Certaines villes ont même déjà installé la réforme pour les élèves d’élémentaire. « Il est classique que cela provoque des inquiétudes chez les parents, mais il s’agit d’optimiser les ressources globales allouées aux repas, explique Florence Moimeaux, diététicienne chez Sodexo. Les besoins nutritionnels sont couverts mais répartis sur 4 éléments au lieu de 5. » Ce qui permet de limiter le gaspillage et, assure Sodexo, que les enfants mangent finalement… plus. « A cet âge, les enfants ont également besoin de plus de temps, il ne faut pas les bousculer. »

« Si ça peut éviter qu’ils jettent, pourquoi pas?  » réagit ainsi un papa. Les économies réalisées serviront à améliorer la qualité des aliments. Le bio a ainsi été introduit à Savigny. Mais là encore, les parents l’ont découvert. « On aurait dû être prévenus ! » s’insurge une maman, atterrée en apprenant que son fils n’avait pas eu de dessert hier.

Les associations de parents d’élèves regrettent également de n’avoir pas été associés au choix du prestataire. De son côté, la mairie prévoit un affichage dès demain pour expliquer la réforme.

LOUISE COLCOMBET