Revue de presse : Article dans Le Parisien du 08/04/2011 : 700 manifestants contre les fermetures de classes
Enseignants, parents d’élèves et représentants syndicaux se sont retrouvés devant l’inspection académique de Nanterre. Raison de leur colère : le projet de suppression de plusieurs postes d’enseignants.
Sifflets, drapeaux, banderoles, slogans… Une demi-heure avant l’heure prévue de la manifestation, plusieurs centaines d’enseignants, de parents d’élèves et de représentants syndicaux attendaient déjà devant l’inspection académique, hier, à Nanterre. Le cortège a rapidement grossi jusqu’à atteindre les 700 manifestants selon les syndicats, 500 selon la police.
Mais celui-ci n’a pas eu lieu, chaque partie n’ayant pas été en possession des documents préparatoires au moins dix jours avant la tenue du conseil. Conséquence : le CDEN a été reporté au 15 avril, une date imposée par l’inspecteur d’académie, à laquelle s’opposent parents et enseignants, qui seront alors en vacances. Ils ont donc décidé d’en appeler au préfet, président du CDEN, ainsi qu’au ministère de l’Education nationale.
Certains établissements souffrent déjà
A la rentrée 2011, 138 postes d’enseignant devraient être supprimés dans le second degré et 71 dans les écoles dans les Hauts-de-Seine. « C’est une ampleur toute nouvelle, et c’est pour ça que nous sommes si nombreux. On justifie ces mesures par la baisse des effectifs, alors que le nombre d’élèves dans le département est, au contraire, en train de remonter », déplore Nadège, professeur d’histoire-géographie à Antony.
« Certains établissements ont juste de quoi fonctionner et ne peuvent offrir aux élèves que le minimum d’heures obligatoires par matière » ajoute-t-elle. Un enseignement de moins bonne qualité, des classes en sureffectif, l’appauvrissement de l’offre en matière de formation… Les syndicats soumettront ces arguments lors du CDEN afin d’empêcher ces suppressions de postes et de moyens.
Selon, les manifestants, certains établissements souffrent déjà et les élèves avec. « On ne parle pas souvent de la souffrance des élèves, note Jean-François, professeur d’histoire-géographie. Mais des classes plus chargées, ça veut dire moins de concentration et surtout moins de suivi des élèves en difficulté. » Parmi les suppressions de postes annoncées, une quarantaine concernent les enseignants spécialisés (Rased) qui prennent en charge ces élèves. Ainsi, selon le syndicat Snuipp 92, il resterait à Issy-les-Moulineaux seulement 5 professeurs spécialisés, soit 1 enseignant pour 1160 élèves. Autre conséquence : la restriction du choix des matières. « Dans certains établissements, les élèves n’ont pas le choix entre plusieurs langues étrangères. Ils n’en ont que deux, souvent l’anglais et l’espagnol, soit le minimum », explique Marie, maman d’élève. Ailleurs, c’est parfois une matière qui n’est plus enseignée. « Au lycée professionnel Louis-Blériot, certaines classes n’ont pas de cours de sport depuis le mois de novembre, dénonce Guillaume Proux, secrétaire départemental du Snep-FSU et professeur d’EPS à Asnières. Cela pose problème pour l’obtention de leur diplôme. »
Tous sont désormais dans l’attente de la décision du nouveau préfet des Hauts-de-Seine, qui, tout juste arrivé dans le département, a déjà sur sa table un lourd dossier à régler.
ANNA VILLECHENON
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