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Par manque de moyens, l’inspection d’académie a dû refuser hier onze ouvertures de classes. Une situation inédite qui provoque la colère des parents.

Qu’on ne leur parle plus de l’Education nationale ! A Tournan-en-Brie, les représentants de l’inspection d’académie n’auront bientôt plus droit de cité. C’est ce qu’a décidé hier la municipalité socialiste pour protester contre la fermeture d’une classe et la non-ouverture d’une autre dans les deux groupes scolaires de la ville.

Une réaction radicale à la hauteur de la colère provoquée hier par l’annonce des dernières mesures de la carte scolaire. Pour la première fois, le comité technique paritaire départemental (CTPD), réuni à Melun, a dû refuser onze ouvertures de classes malgré des seuils moyens d’élèves supérieurs aux normes en vigueur.

Plus de 32 élèves dans une même salle à Bailly-Romainvilliers

A Bailly-Romainvilliers, par exemple, les maternelles doivent étudier à plus de 32 par classe, alors que la barre est fixée à 30. « Cela va s’aggraver car des livraisons de logements sont prévues : au moins 13 élèves supplémentaires doivent arriver, ce qui amènera bientôt les effectifs à 35 par classe », confie Sandrine Borie, une maman.

En tout, l’inspection d’académie a examiné hier 78 mesures de carte scolaire, au terme d’un débat houleux de cinq heures avec les syndicats d’enseignants. Sous les fenêtres du comité, plus d’une centaine de parents et d’élus ont aussi donné de la voix pour obtenir gain de cause. Si beaucoup ont gagné, comme à Bussy-Saint-Georges ou au Mée-sur-Seine, d’autres devront pousser les murs jusqu’à l’été.

« J’ai considéré que les seuils n’étaient qu’indicatifs, dans la mesure où nous sommes dans un environnement contraint », résume l’inspectrice d’académie, Patricia Galeazzi. En clair : il y avait trop d’écoles en sureffectif pour les satisfaire toutes, faute de budget disponible. Alors comment choisir ? A contexte égal, « la priorité a été donnée aux écoles élémentaires sur les maternelles, car l’organisation du travail dans les petites sections, où les enfants dorment l’après-midi, permet plus de souplesse », ajoute l’inspectrice, qui promet de « porter un regard attentif » sur les écoles surchargées cette année. Celles-ci seront « prioritaires » pour l’ouverture de nouvelles classes l’an prochain.

Christel Brigaudeau