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Ouverture de classe annulée, fermeture confirmée… Les décisions prises jeudi par l’inspection académique ont suscité des réactions voire des mesures de rétorsion spectaculaires.

«Ils nous ferment des classes ? Alors, nous fermons leurs bureaux ! » Hier à 6h30, le maire et des élus de Tournan-en-Brie se rebiffent contre l’inspection académique (IA). Ceints de leur écharpe tricolore, ils bloquent l’accès à l’immeuble que la ville loue depuis 1995 à l’Education nationale pour y abriter les bureaux de l’inspecteur et des services administratifs de la circonscription.

« Certains agents de l’inspection étaient surpris, d’autres plutôt en colère », témoigne un élu.

Furieux que l’IA ferme une classe en élémentaire et qu’elle refuse d’en ouvrir une en maternelle, le maire et d’autres élus ont décidé jeudi soir de résilier purement et simplement le bail de l’immeuble loué depuis 1995 à la circonscription, « à un prix très en dessous du marché » à côté de l’hôtel de ville.

La municipalité cesse également de lui prêter gratuitement des salles municipales pour abriter, notamment les 30 novembre et 18 janvier, des animations pédagogiques obligatoires pour les enseignants de la circonscription. « Nous avons posté les lettres de refus ce vendredi matin, rétorque Laurent Gautier, le maire (PS). S’ils veulent cette salle, chauffée et entretenue par les contribuables, ils peuvent la louer : c’est 1200 € la journée. » Il justifie : « Les décisions de l’IA sont fondées sur la recherche d’économies et non sur le maintien d’un service public de qualité. En conséquence, la municipalité révise aussi l’affectation de ses dépenses. »

Autre mesure de rétorsion, côté familles : des parents ont bloqué hier matin l’accès des écoliers aux classes de la maternelle Santarelli, où l’IA vient de refuser d’ouvrir une classe, et des élémentaires au groupe scolaire Odette-Marteau, où une classe est fermée depuis la rentrée.

« En maternelle, il y a en moyenne 29,5 petits par classe. C’est trop ! Il ne manque que deux enfants pour atteindre le seuil d’ouverture. Or, des familles doivent arriver dans le quartier cette année », s’indignent Guillaume, Murielle et Marie, parents à Santarelli. Même argument pour Christine, maman à Odette-Marteau : « Un immeuble se construit dans le quartier, de nouveaux élèves vont bientôt arriver. La logique comptable de l’Education nationale est insupportable. »

Une délégation de parents et d’élus a été reçue hier après-midi par l’inspectrice d’académie.

Mais celle-ci a maintenu ses positions : fermeture confirmée en élémentaire à Odette-Marteau, les effectifs s’élevant « en moyenne à 25,1 élèves par classe », explique Patricia Galeazzi, et pas d’ouverture en maternelle à Santarelli qui compte « 29 enfants par classe alors que le seuil d’ouverture est de 30. Je comprends la réaction des parents mais, par souci d’équité, je ne peux pas ouvrir une classe alors que d’autres écoles sont dans la même situation. »

Marine Legrand