Revue de presse : Article dans Le Parisien du 24/01/2012 : Les élèves harcelés enfin écoutés
C’est une première. Un numéro vert et un site Internet sont lancés aujourd’hui pour aider les victimes de harcèlement à l’école. Un phénomène qui touche un collégien sur dix.
C’est une crainte qu’ont tous les parents : découvrir que son enfant est victime de harcèlement à l’école. Le ministère de l’Education nationale lance aujourd’hui une campagne de lutte contre ce phénomène. Un sujet douloureux qui concerne, à des degrés divers, un collégien sur dix en France, avec parfois des conséquences dramatiques pouvant aller jusqu’au suicide.
Pour lutter contre ce fléau, le ministère a dégainé une arme de communication massive : trois vidéos sur des sites comme Dailymotion ou YouTube, très fréquentés par les jeunes, un spot télé diffusé dès ce soir et pendant deux semaines sur les chaînes de France Télévisions, un site Internet dédié, une page Facebook et un numéro vert.
Susciter une prise de conscience
La vidéo diffusée dès ce matin met ainsi en scène Léo. L’ado rondouillard est victime de cyberharcèlement à cause de son physique : des élèves de sa classe l’ont filmé lorsqu’il enlevait son tee-shirt et chacun se moque de ses bourrelets. Comment Léo s’en sort ? Lorsqu’un des élèves décide de prendre sa défense face aux harceleurs. Un exemple à suivre, selon les psychologues.
Le but est de faire prendre conscience à tous que harceler est grave, que chacun peut en être victime. Un jeune est harcelé lorsqu’il est soumis de façon répétée à des comportements agressifs visant à lui porter préjudice, le blesser ou le mettre en difficulté. Une définition dans laquelle se reconnaît Marie, aujourd’hui âgée de 32 ans. Elle a subi insultes et brimades de la part des garçons de son établissement entre 11 et 15 ans. Elle en reste marquée à vie : « J’ai fait une tentative de suicide. J’ai toujours un problème d’estime de moi et je suis encore suivie par un psychologue. » La jeune femme avait, à l’époque, dû faire face à l’indifférence de la communauté éducative. Elle juge avec bienveillance la démarche du ministère.
La FCPE, principale fédération de parents d’élèves, est, elle, plus nuancée : « Faire une enquête de victimisation c’est bien, mais les solutions sont limitées par la suppression d’adultes dans les établissements. Ce n’est pas un coup de com, avant l’élection, qui changera la donne. »
Anne-Laure Abraham
Tout changement de comportement de l’enfant ou de l’adolescent (fluctuation des résultats scolaires, attitude d’isolement, absentéisme) doit alerter les adultes. Les indicateurs sont assez différents chez l’enfant (entre 7 et 11 ans) et chez l’adolescent.
Chez l’enfant. Plus il est jeune, plus il a du mal à repérer les phénomènes de harcèlement de la part de ses pairs. Un certain temps s’écoule avant que l’enfant ne soit capable d’analyser la situation. Durant cette période, les troubles anxieux dominent. Ce sont souvent les parents qui en voient les premiers signes : troubles du sommeil, irritabilité, agitation, colères, susceptibilité, mais aussi des maux de ventre… Les enseignants, eux, peuvent constater une baisse des performances scolaires, mais également des troubles du comportement, tels que de l’agitation, des colères ou au contraire un isolement ou un repli sur soi.
Chez l’adolescent. Il analyse plus rapidement la situation, mais il va essayer de régler le problème tout seul en évitant par exemple d’être confronté à ses agresseurs. Si cette mesure ne fonctionne pas, il va alors tenter de se défendre. Les adultes n’observeront alors que des attitudes agressives, ce qui peut les amener à considérer que la victime n’est pas aussi innocente que cela. Cette position aggrave considérablement le sentiment d’abandon chez le jeune. Les signes d’anxiété peuvent alors apparaître comme des troubles du sommeil, de l’alimentation, des maux de ventre, une irritabilité, une susceptibilité accrue ou encore une baisse des résultats scolaires. Les absences au collège sont plus fréquentes, non seulement pour éviter la confrontation avec le ou les harceleurs mais aussi en raison de petits problèmes de santé récurrents, comme là encore des maux de ventre, de tête ou des malaises, que l’on qualifie de « somatisation anxieuse ».
Tout élève qui a tendance à s’isoler dans la cour, à sortir le dernier de la classe ou encore à chercher sans cesse la présence des adultes doit également alerter les équipes éducatives. Toute interrogation de la part des parents doit les amener à en parler avec leur enfant et l’établissement où il est scolarisé.
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