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Revue de presse : Article dans Le Parisien du 30/01/2012 : Grigny - Ces mamans chercheuses se battent pour la réussite scolaire

Les mères de Grigny et de Viry ont planché sur la réussite et l’échec scolaire des enfants des cités. Résultat ? Les parents jouent un rôle clé, selon cette recherche présentée aujourd’hui à Paris.

Elles ne croulent pas sous les diplômes des grandes écoles. Et pourtant, c’est un véritable travail universitaire qu’une dizaine de mamans de Grigny et de Viry-Châtillon — aidées pour la logistique par un papa — ont mené bénévolement, des mois durant, autour de la réussite et de l’échec scolaire. Un travail, dévoilé aujourd’hui à Paris, et mené au sein d’une université populaire des parents (UPP).

 

Le concept a été imaginé par l’Association des collectifs enfants parents professionnels (Acepp), qui compte onze UPP en France, quatre en Allemagne et en Belgique et qui consiste pour les parents à plancher sur un thème pendant trois ans. Alors que l’UPP Grigny-Viry accueillait hier l’ensemble de ses homologues français pour une grande fête dans la ville, elle sera aujourd’hui au cœur d’un colloque organisé à la cité internationale universitaire de Paris. Elle y présentera sa recherche : « Quelles sont les conditions de réussite des enfants des quartiers populaires et quelles sont les causes de leur échec ? »

Une des réponses : le parent. « On est parti du constat que, souvent, il y avait une relation enseignant-enfant dont le parent était exclu. Or, on est convaincu que les parents sont au cœur de la réussite scolaire des enfants. Il faut une règle de trois : enseignant-parent-enfant », assure Orkia Benaïssa, une habitante de la cité de la Grande-Borne, maman de trois enfants, dont le dernier, 14 ans, est au collège.

C’est en 2008 que l’UPP Grigny-Viry a vu le jour après l’agression d’une enseignante à Grigny. Depuis, une fois par semaine, le groupe se réunit avec une universitaire et une animatrice Acepp. Un questionnaire précis a été distribué aux parents, aux jeunes et aux enseignants pour comprendre le regard de chacun, et des dizaines d’entretiens ont été menés. « Ce qu’on fait, c’est un travail scientifique, on est des parents chercheurs », note Orkia. Leurs travaux seront diffusés aux professionnels et aux enseignants, et ils seront présentés en mars lors d’une rencontre à Bruxelles sous l’égide de l’Union européenne.

Si rien ne destinait ces mamans à une telle aventure, c’est l’envie de voir leurs enfants réussir qui les a réunies. « On a beaucoup écouté les jeunes, ils ont le sentiment d’être stigmatisés à cause du quartier d’où ils viennent. Ils ont toujours à ramer pour entrer dans les grandes écoles. Pourtant, ils en ont, de la matière grise », pointe Esmahane, « maman citoyenne » de la Grande-Borne aussi, qui a trois enfants de 4 à 9 ans. « Les parents sont loin d’être tous démissionnaires, mais beaucoup sont bloqués par la barrière de la langue, disent encore les mamans. Pour eux, franchir la porte de l’école les renvoie à leur propre échec. » Les mères de Grigny-Viry penchent pour la création de parents relais pour faire le lien. Car l’UPP n’est qu’un début. « On a fait la théorie, résume une maman. Maintenant, on va monter une association pour mettre tout cela en pratique ! »

 

Florence Méréo



30/01/2012
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