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Revue de presse : Article dans Le Point du 13/10/2011 : Évalués et classés dès l'école maternelle

Le ministère de l'Éducation nationale entend mettre en place un dispositif afin de repérer les enfants "à risque" dès 5 ans.

Le ministère de l'Éducation nationale va mettre en place à partir de novembre une évaluation des enfants "à risque" dès cinq ans, en fonction de leurs comportement et capacité d'apprentissage. C'est du moins ce qui ressort d'un document révélé mercredi par le quotidien Le Monde. Ce projet, intitulé "Aide à l'évaluation des acquis en fin d'école maternelle", est un "outil de repérage des élèves présentant des risques pour les apprentissages à l'usage des enseignants (en) grande section de maternelle".

 

"C'est un outil supplémentaire, conçu avec des chercheurs, à la disposition des enseignants de grande section de maternelle qui ne sera pas obligatoire", a dit Jean-Michel Blanquer, directeur général de l'enseignement scolaire (Dgesco). "C'est un progrès tranquille" dans "une démarche dont tous les professionnels savent qu'elle est pertinente", a-t-il ajouté. "La première des inégalités, c'est l'inégalité devant le vocabulaire. Il faut donc prendre des mesures assez volontaristes pour détecter les problèmes et apporter une remédiation à ces problèmes quand ils sont constatés", a-t-il ajouté, "l'aide personnalisée" étant l'un des outils de remédiation. Le ministère va soumettre le projet aux inspecteurs d'académie.

 

L'évaluation se déroule en trois phases : une première phase de "repérage" entre novembre et décembre sur "le comportement à l'école, le langage, la motricité et la conscience phonologique" des élèves. En fonction des résultats, les enseignants devront classer les élèves dans trois catégories : "RAS" (rien à signaler), "risque" et "haut risque". La deuxième phase consiste en "un entraînement progressif conduit par les enseignants avec les enfants repérés à risque lors de la première phase". La troisième phase, qui se déroule entre mai et juin, permet de faire le point lors de "trois séries d'épreuves collectives ou en petit groupe (...) et deux séries d'épreuves individuelles". Les compétences évaluées sont, entre autres, "la compréhension de consignes", "la maîtrise du vocabulaire", "la qualité de la production orale", "la connaissance des nombres" et les fiches "devenir élève" qui analysent les capacités à "respecter les autres et respecter les règles de vie commune".

 

Étiquette anxiogène ?

 

Le projet a fait hurler les syndicats d'enseignants et les parents d'élèves, qui réclament son retrait. "Nous appelons le ministre (Luc Chatel) à revenir à la raison. La maternelle n'est pas un lieu de compétition, de tri et de sélection", a dit Sébastien Sihr, du SNUipp-FSU, principal syndicat du primaire. "On marche sur la tête avec une évaluationnite qui prend de plus en plus de temps au détriment des apprentissages qui nécessitent de la progressivité, de la professionnalité", a-t-il ajouté. Le Sgen-CFDT, dans un communiqué, vilipende un projet "absurde, contre-productif et, pour tout dire, un peu effrayant". Pour la FCPE, première fédération de parents d'élèves, "on colle une étiquette extrêmement anxiogène sur des enfants".

 

Dans le primaire, des évaluations ont lieu en CE1 et en CM2. Mi-septembre, le Haut Conseil de l'éducation (HCE) avait estimé qu'écoles primaires et collèges devaient être dotés d'évaluations des élèves plus fiables et indépendantes que celles menées actuellement.

 

Le Point.fr



13/10/2011
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