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Revue de presse : Article dans Le Point du 14/04/2012 : Actualité Société RSS L'Allemagne réforme ses écoles, le monde sportif s'inquiète de la relève

Ecole le matin, sport l'après-midi : ce modèle qui a longtemps prévalu en Allemagne est en passe de disparaître, posant de nouveaux défis aux associations sportives, traditionnellement très fortes, et pour le recrutement des sportifs de haut niveau.

 

"Il y a un immense danger pour les associations sportives si elles n'arrivent pas à s'impliquer dans les écoles", prédit Georg Wydra, directeur de l'institut de pédagogie sportive de l'université de Sarrebruck (sud).

 

Petit à petit, le modèle de "l'école toute la journée" (jusqu'à 15H30 ou 16H00 au lieu de 12H30 ou 13H00) se répand en Allemagne, et ce dès la primaire.

 

Dans la plupart des Etats régionaux --responsables de l'éducation-- la scolarité a en outre été raccourcie d'un an, à huit ans de secondaire. Cela doit aligner l'âge des bacheliers allemands sur celui des autres Européens, mais signifie aussi des journées de cours plus longues.

 

"Les associations sportives sentent clairement que les élèves ont moins de temps", confirme Frank Obst, de la fédération sportive de Hesse (ouest). Or les 91.000 associations sportives allemandes sont le pilier de la vie sportive du pays, rappelle-t-il.

 

Le Sport Club de Berg (sud), à la frontière suisse, offre ainsi à quelque 75 enfants de quatre établissements des cours de ping-pong l'après-midi, à l'école. Pour cela, le club a engagé un salarié, explique son responsable jeunesse Gerhard Scheuing, financé en partie par des subventions régionales.

 

"Les écoles sont en permanence à la recherche d'activités intéressantes et variées pour remplir leur programme", explique M. Scheuing, "et nous, notre objectif c'est de repérer les enfants et les inciter à devenir membre".

 

Le club a certes recruté un seul nouveau membre l'an dernier par ce biais, mais "l'effet sera sur le long terme", se rassure le responsable.

 

Si le ping-pong, le football ou le handball ont su efficacement investir les écoles, d'autres disciplines, comme le tennis, ont nettement plus de mal. "Les enfants ne viennent plus au tennis, c'est le tennis qui doit aller aux enfants", résume Michael Müller, de la Fédération allemande de tennis. Or "certaines disciplines ont développé des concepts pour les écoles, mais nous, nous n'avons rien".

 

"Si je cherche un nouveau Boris Becker, il ne peut pas commencer à jouer au tennis à l'âge de 15 ans", constate-t-il.

 

Car si la pratique du sport comme hobby devrait arriver cahin-caha à s'accommoder des nouveaux rythmes scolaires, le recrutement des sportifs d'élite va en prendre un coup, dans un pays qui a fini cinquième aux Jeux Olympiques de 2008 avec 41 médailles. Dans le sport de haut niveau "les inquiétudes sont plus fortes", reconnaît M. Rump, "l'entraînement régulier, trois ou quatre fois par semaine, devient très difficile à concilier avec l'école".

 

Les talents déjà identifiés peuvent se reposer sur un réseau d'écoles spécialisées, aux horaires aménagés.

 

Mais c'est la phase préalable d'identification des nouveaux potentiels qui risque de pâtir. Pour recruter des talents "il faut une certaine masse", dit-il. Réinventer l'articulation entre le sport et l'école, c'est "la tâche de toute une génération", juge M. Wydra à Sarrebruck, "on pourra dire seulement dans 20 ans" si cela a été un succès.

 

AFP



17/04/2012
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