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Revue de presse : Article dans Le Point du 23/05/2012 : La semaine de cinq jours en test à Angers, sous le regard des chercheurs

Volontaire pour une expérimentation de la semaine de cinq jours, une école d'Angers propose depuis deux ans un aménagement des rythmes de l'enfant basé sur neuf demi-journées - mercredi matin inclus - et complété par des activités périscolaires gratuites, sous le regard de chercheurs chargés d'évaluer l'impact sur la qualité de l'apprentissage.

 

"En 2008, nous étions fermement opposés à la suppression du samedi matin, en raison surtout de la perte de contact avec les familles. Nous avons profité de la possibilité offerte par la loi et d'une concertation engagée par la ville pour repenser les rythmes avec les parents d'élèves", cadre Dominique Bruneau, le directeur du groupe scolaire de l'Isoret.

 

Cet établissement de 250 élèves qui brasse des familles d'origine socioprofessionnelle très diverses a lancé la nouvelle organisation à la rentrée 2010, alors que d'autres écoles déclinaient l'expérience.

 

"La question est de savoir si le rythme augmente la réussite scolaire et si les activités périscolaires impactent sur la concentration", explique Christophe Boujon, un universitaire spécialiste des rythmes de l'enfant, qui participe au projet.

 

Le calendrier de l'Isoret repose sur neuf demi-journées (08H30-11H45) privilégiant l'apprentissage des matières fondamentales le matin avec des temps scolaires raccourcis l'après-midi (13H30-15H30) au profit d'activités éducatives, culturelles et sportives ou, tout simplement, de temps de repos.

 

Les activités, facultatives et gratuites, se déroulent pour l'essentiel hors de l'enceinte scolaire en partenariat avec maison de quartier, centre et clubs de loisirs, avec le soutien financier de la ville.

Dans une enquête menée à l'automne, 79% des familles se sont affirmées plutôt satisfaites. La réorganisation n'a provoqué "aucun départ", "au contraire, certains parents ont spécialement inscrit leurs enfants", selon le directeur.

 

Dans la cour, les avis spontanés des CM2 sont positifs. Lilian a le sentiment "d'avoir moins classe". Romane, sa camarade, "préfère avoir de l'école le mercredi matin plutôt que d'aller au centre".

 

"Ma fille a eu du mal avec ces rythmes. Mais pour nous qui travaillons le mercredi, ça nous arrange", confie Manuella, maman de Luna, 6 ans.

 

Pour la représentante des parents d'élèves, Céline Olhagaray, "c'est mieux que les quatre jours" : son fils est "plus détendu et plus apte à se remettre à ses leçons après les activités, le lever pose moins de problèmes aussi".

 

Côté syndicat, le Snu-Ipp de Maine-et-Loire constate "que sur quatre jours, on ne fait que courir" explique Didier Bertin, un de ses représentants.

 

Mais "il faut réfléchir et aussi se demander qui va payer" pour assumer "le coût du mercredi et des activités ?" ajoute-t-il.

 

"Tout ce que les scientifiques avaient annoncé sur les conséquences de la suppression du samedi matin se vérifie", appuie de son côté Guillaume Dupont, le président départemental de la FCPE, désormais "favorable à la semaine de quatre jours et demi, voire cinq jours".

 

L'équipe d'encadrement, elle, préfère attendre, pour se prononcer, les conclusions de l'équipe conduite par la chronobiologiste, Claire Leconte.

 

Le bilan comparatif qui sera publié à la rentrée prochaine inclut huit autres expérimentations - à Brest, Nevers, La Roche-sur-Yon, Lomme (Nord) et Lyon - et des établissements classiques.

 

AFP



24/05/2012
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