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Les élèves français n'ont décidément pas la bosse des maths. A l'instar des tests Pisa, dont la prochaine édition sera dévoilée mardi prochain, deux études du ministère de l'Education jettent une lumière crue sur les performances en mathématiques des élèves de fin de primaire et de collège. Sur la base d'une évaluation réalisée en 2008 auprès de plus de 8.000 enfants répartis dans 143 écoles et 163 collèges, un peu plus de 40 % des élèves de CM2 (41,4 %) et près de 44 % des élèves de troisième ont des compétences fragiles en mathématiques. En particulier, en primaire, 3,2 % n'ont acquis « aucune des compétences exigibles » et 11,8 % des écoliers de CM2 « maîtrisent quelques acquis » mais ont du mal à faire des multiplications. Le ministère note que, dans ces deux groupes, les écoliers sont souvent « pénalisés par leur manque de maîtrise dans le traitement du langage » et sont très rapidement en difficulté, dès lors que l'énoncé se complexifie.

En fin de collège, la répartition des élèves selon leurs compétences en mathématiques est quasi similaire : près de 3 % d'entre eux (2,8 %) « ne maîtrisent aucune des connaissances et compétences attendues » et 12,2 % « ne semblent pas avoir tiré bénéfice des enseignements mathématiques au collège. »

Les deux études soulignent la grande « hétérogénéité » des niveaux, que le collège, souvent pointé comme « le maillon faible » du système éducatif, n'arrive pas à résorber. Elles montrent le poids, dans cette hétérogénéité, de l'âge, du type d'établissement fréquenté ou encore des disparités sociales. Disparités que le système éducatif échoue à gommer. Dans le premier degré comme au collège, les élèves scolarisés dans les écoles publiques de l'éducation prioritaire sont surreprésentés dans les groupes d'élèves en difficulté en maths. Et, au collège, 70,5 % des élèves des établissements de l'éducation prioritaire appartiennent aux deux groupes les moins performants, quand 71,3 % des élèves des établissements privés sous contrat caracolent dans les trois groupes les plus à l'aise. En termes d'orientation, parmi les élèves souhaitant se diriger vers la voie professionnelle, 74,8 % appartiennent aux groupes les plus faibles, quand ceux qui veulent étudier en lycée général sont 70,7 % à appartenir aux groupes les plus performants. Les mathématiques restent une matière discriminante.