Revue de presse : Article dans Les Echos du 17/01/2012 : Education : 25 % des dépenses financées par les collectivités
Le président de la République prévoit de réunir le mois prochain les associations d'élus pour évoquer avec eux la nécessité de faire des économies et de réduire leurs effectifs. Ils ne devraient pas manquer de lui montrer à quel point les collectivités locales se sont impliquées dans des domaines régaliens, devenant ainsi depuis 1980 le deuxième grand financeur du monde de l'éducation. En 2010, les collectivités locales ont même représenté 24,6 % des dépenses d'éducation en métropole et dans les DOM, tant pour l'enseignement primaire que secondaire,ainsi que pour la formation. Un chiffre qui ne dépassait pas 10 % en 1980 ! « Cette croissance résulte essentiellement des lois de décentralisation pour le second degré et la formation professionnelle », explique une note de la rue de Grenelle sur le coût de l'éducation en 2010.
Les régions et les départements se sont vu successivement attribuer le financement de l'apprentissage, le transport scolaire en 1984, le fonctionnement puis l'équipement des collèges et des lycées (1986), la formation des travailleurs sociaux en 2005. Dans le même temps, la part de l'Etat est passée de 69,1 % en 1980 à 58,8 % en 2010. Pour le premier degré, les collectivités couvrent 37,5 % du financement. Dans le second degré, la part baisse à 23,6 % et celle de l'Etat représente 64,3 %. Dans l'enseignement supérieur, la part de l'Etat est plus importante (71,1 %), les collectivités territoriales prenant en charge 11,5 % des dépenses.
2.073 euros par élève, par an
Au total, sur l'ensemble de l'année 2010, l'Association des régions de France (ARF) a calculé que 6,3 milliards d'euros ont été investis dans l'éducation, soit une progression de 11 % depuis 2004 et 5,3 milliards dans la formation et l'apprentissage (+ 9 %). En charge de la construction et de l'entretien de plus de 7.000 collèges, les départements assurent aussi pour près de 2 milliards d'euros le coût du transport scolaire, mettent en place les équipes et organisent le temps périscolaire.
Les dépenses de fonctionnement par élève des départements pour l'éducation s'élèvent en moyenne à 2.073 euros par an, soit le troisième poste après les dépenses sociales et les routes. Quand on demande à Claude Bartolone, président du Conseil général de Seine-Saint-Denis, l'impact des emprunts toxiques sur son département, il répond : « En 2010, cela nous a coûté le prix d'une crèche ; en 2011, cela pourrait bien représenter l'équivalent de la construction d'un collège, dont nous avons désespérément besoin. » La moitié des régions ont aussi mis en place un dispositif d'aide sociale, le plus souvent sous forme de subvention aux établissements, ce qui permet de réduire la facture des familles pour la restauration scolaire.
Forts de leurs rôles dans le financement de l'éducation, les élus tentent de défendre les effectifs de leurs établissements. Le Limousin a protesté dernièrement contre la suppression de 3,93 % des emplois dans les écoles maternelles et primaires, contre 1,64 % en moyenne nationale. Hier, l'ARF a écrit au ministre de l'Education pour lui demander de réexaminer les projets de suppressions de postes sur l'ensemble de la France.
JULIE CHAUVEAU, Les Echos
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