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C'est l'une des questions polémiques à chaque rentrée : combien vont débourser les parents d'élèves pour acheter cartable, cahiers, stylos et autres fournitures scolaires indispensables ? Le ministre de l'Education nationale, Luc Chatel, a promis hier sur Europe 1 que « la rentrée 2010 se fera au prix de l'année dernière ou moins cher ». Mais l'association Familles de France (FDF) a rendu hier un verdict un peu moins optimiste, avec un coût de la rentrée qui s'établit à 175,33 euros en 2010 pour un élève rentrant en 6^e, soit une hausse de 0,63 % par rapport à 2009. « Une petite douleur pour les familles en temps de crise », a commenté son président, Henri Joyeux, lors d'une conférence de presse. C'est une déception pour cette association qui mène cette enquête depuis vingt-six ans et qui avait enregistré, en 2008 et 2009, de « fortes baisses ». Une association rivale, la Confédération syndicale des familles (CSF), qui livrera les résultats de son enquête mardi prochain, prévoit elle aussi une « légère hausse ».

D'après FDF, la cause principale de cette augmentation « réside dans la hausse du poste vêtements, qui a augmenté de 3,89 % par rapport à 2009 ». A l'inverse, la papeterie enregistre une baisse notable de 6,13 %, calcule FDF sur la base d'une liste de 16 fournitures. Et, si l'on en croit les résultats de cette enquête, il est préférable d'aller se fournir dans les hypermarchés, qui « restent cette année encore les distributeurs les moins chers », ou dans les supermarchés plutôt que dans les magasins spécialisés, « le plus mauvais élève des distributeurs ».

FDF distribue aussi des mauvais points aux « essentiels de la rentrée ». Menée depuis 2007, cette opération consiste à geler les prix, chez les distributeurs participants, d'une trentaine de fournitures scolaires jugées indispensables. « Tous les produits qui sont vendus avec ce label sont soit moins chers soit au même prix que l'année dernière, avec une qualité au moins égale par rapport à l'année dernière », a rappelé Luc Chatel hier matin. Mais, cette année, « les essentiels de la rentrée ne sont pas au rendez-vous de la qualité », a regretté Henri Joyeux. Même son de cloche à la CSF : « On n'est pas bien sûr qu'un cartable à 5 euros tienne l'année. Si les familles sont obligées d'en racheter un dans 3 à 4 mois, elles ne trouveront plus rien à un prix moyen », souligne sa secrétaire adjointe, Brigitte Masure. « Les enseignes ont tenu leurs engagements de maintien ou baisse des prix pour cette rentrée 2010, avec des fournitures scolaires répondant à toutes les normes de qualité », a rétorqué hier, dans un communiqué, la Fédération du commerce et de la distribution.

Au-delà des chiffres, c'est le principe même de ces enquêtes qui est critiqué par une troisième association, l'Union des familles en Europe. Lundi, elle a déploré que les « annonces optimistes » de 2008 et 2009 eussent été « infirmées » par les données de l'Insee et a réclamé que le coût de la rentrée scolaire soit « évalué de façon objective et fiable », par une « équipe indépendante, sous le contrôle de l'Insee ».

JESSICA BERTHEREAU, LES ECHOS