Revue de presse : Article dans Les Echos du 18/05/2010 : Evaluation des écoliers de CE1 : un outil statistique encore controversé
L'évaluation nationale des élèves de CE1 a débuté hier, avec un objectif : mesurer l'évolution du niveau général. Syndicats et fédérations de parents d'élèves critiquent le manque de rigueur scientifique.
Les épreuves ont commencé hier. Pour la deuxième année d'affilée, les 800.000 élèves de CE1 de l'Hexagone sont évalués sur leur niveau en mathématiques et en français. Le même dispositif a également été mis en place pour les élèves de CM2, les épreuves ayant déjà eu lieu en janvier. Pour le ministère de l'Education nationale, ces tests doivent permettre d'obtenir une photographie à l'échelon national du niveau des élèves à un moment donné de leur scolarité. Il ne s'agit nullement de faire un palmarès des meilleures écoles ou des classes les plus performantes d'un établissement, mais bien d'obtenir un état des lieux global du niveau scolaire des élèves. Ce type d'informations existe déjà par le biais de l'enquête Pisa, menée dans les différents pays de l'OCDE, mais ce document n'est publié que tous les trois ans et pour les élèves de 15 ans.
Des épreuves plus difficiles
Grâce à la périodicité annuelle de cette évaluation, le ministère veut étudier de façon plus fine l'évolution des résultats obtenus. Encore faut-il disposer de données comparables. Pour les tests de CM2, le ministère a en effet reconnu que les épreuves de janvier 2010 étaient plus difficiles que l'an passé. Les services de la Direction générale de l'enseignement scolaire ont donc dû procéder à une correction statistique pour assurer la comparabilité des deux évaluations. « Dans la mesure où nous choisissons des exercices différents chaque année, les correctifs statistiques sont obligatoires », précise René Macron, chef de bureau des écoles au ministère. Les résultats obtenus l'an passé pour le CE1 ont révélé des difficultés plus sérieuses que prévu en mathématiques, mais, pour en tirer des conséquences au niveau national, le ministère attend d'avoir au moins deux séries statistiques supplémentaires, c'est-à-dire pas avant 2011.
Les détracteurs du dispositif font part de biais importants qui peuvent fausser l'interprétation des données. Le fait que plusieurs enseignants aient boycotté l'épreuve, soit en ne la corrigeant pas, ou en donnant les mêmes résultats à toute une classe, en fait partie. « Faire un sondage sur un échantillon représentatif serait beaucoup plus fiable et beaucoup moins coûteux qu'une évaluation de tous les élèves », juge Gilles Moindrot, secrétaire général du SNUipp, principal syndicat du primaire. Du côté des parents d'élèves, c'est la date choisie pour ces épreuves qui est le plus critiquée : « Il faudrait plutôt le faire à la rentrée pour que les enseignants s'en servent comme d'un outil pédagogique pour adapter leurs cours », indique Jean-Jacques Hazan, président de la FCPE.
MARIE BELLAN, Les Echos
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