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Seuls 17 des 80 médecins de prévention promis en juin 2010 par le ministère de l'Education nationale pour améliorer la santé des personnels ont été effectivement recrutés, a expliqué mercredi à l'AFP Elizabeth Labaye, secrétaire nationale du Snes chargée des questions de santé.

"Sur les 80 prévus, les recteurs n'en ont demandé que 39 et recruté 17. Autant au niveau ministériel, il y a une prise de conscience du problème, autant au niveau académique ça freine des quatre fers, les recteurs n'ont pas une culture de santé au travail", a déclaré Mme Labaye.

Il y a aujourd'hui "au plus 70 médecins en équivalent temps plein" et "dans certains départements, il n'y en a pas", a-t-elle ajouté.

Pour Mme Labaye, ce métier "n'est pas attractif" en raison "du salaire" et parce que "les conditions de travail sont catastrophiques car il y a en moyenne plus de 10.000 agents de l'Education nationale par médecin. En entreprise ou dans les collectivités territoriales, il y a moins de personnels à suivre".

Pour ces raisons, les médecins dits de prévention de l'Education nationale "sont submergés, notamment avec le développement des risques psycho-sociaux, si bien qu'ils ne reçoivent que les personnels en urgence. Ils n'ont pas le temps de faire la médecine de prévention, leur coeur de métier".

A l'occasion de la publication de son rapport annuel 2009 intitulé "Humaniser les approches", la médiatrice de l'Education nationale, Monique Sassier, avait jugé que les médecins de prévention étaient "trop peu nombreux" et avait recommandé d'en recruter, 80 étant "un seuil minimal".

Après le suicide d'une enseignante la semaine dernière à Béziers (Hérault), les syndicats d'enseignants ont réclamé "une véritable médecine du travail dans l'Education nationale".

AFP