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Revue de presse : Article dans Les Echos du 24/08/2012 : Rentrée : Peillon détaille les futures créations de postes

Au moment où le principal syndicat du primaire s'inquiète du pouvoir d'achat des enseignants, le ministre de l'Education a confirmé la création de 10.000 postes de professeur par an pour les quatre prochaines années.

A J - 10 de la rentrée scolaire, le ministre de l'Education nationale est déjà dans les starting-blocks. Avant d'entreprendre un véritable marathon de rentrée (un déplacement par jour durant les dix prochains jours), Vincent Peillon a tenu hier, sur Europe 1, à rappeler les engagements du gouvernement en termes de créations de postes. Outre les 1.280 postes d'enseignement déjà créés pour cette rentrée, le ministre a insisté : « Pour l'année qui vient (rentrée 2013) et pour les trois ans (rentrées 2014, 2015, 2016), nous allons d'abord recruter autant de professeurs que ceux qui partent à la retraite et nous allons rajouter 10.000 postes par an. » En termes de recrutement, l'effort du gouvernement va donc être considérable. Avec 28.000 départs d'enseignant à la retraite l'an dernier (le nombre sera substantiellement plus faible cette année du fait de la pyramide des âges du personnel enseignant), les recrutements dans l'Education nationale devraient avoisiner les 30.000 postes l'an prochain. La ventilation de ces postes entre premier et deuxième degré n'a pas encore été rendue publique. « Un certain nombre seront aussi pour former les professeurs », a précisé Vincent Peillon. Le rétablissement de la formation en alternance pour les jeunes professeurs stagiaires va effectivement entraîner un nombre d'heures de cours important à assurer. Selon certains syndicats, au moins 6.000 postes devraient être absorbés par ce biais. Reste à disposer d'un vivier suffisant.

 

Pour le ministre, « il n'y a pas de crise des vocations [...], il y a 10 % de plus déjà d'inscrits » aux concours 2013. Pourtant, au concours du Capes externe 2012, 706 postes sont restés vacants, soit près de 15 % des postes à pourvoir. Pour revaloriser le métier d'enseignant, il ne faudra pas compter sur une enveloppe budgétaire supplémentaire pour les salaires. Le message de Bercy à la rue de Grenelle a été très clair cet été. Vincent Peillon semble l'avoir intégré. Pas forcément les syndicats.

Question complexe

Pour le SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire, dont le secrétaire général, Sébastien Sihr, tenait une conférence de presse hier, les 1.000 emplois créés en urgence pour le primaire permettent d'aborder la rentrée dans «  des conditions moins dégradées  ». Mais le syndicat reste vigilant. Il réclame notamment que « 30.000 emplois sur les 60.000 prévus [sur le quinquennat, NDLR] prennent la direction du primaire ». Seule manière, selon le syndicat, de pouvoir mettre en place dès 2013 le dispositif « Plus de maîtres que de classes », qui est un «  engagement présidentiel  », rappelle Sébastien Sihr. Enfin, le SNUipp a abordé la question des rythmes scolaires, précisant qu'il était «  pour une révision du rythme scolaire  » mais qu'il était «  hors de question que les enseignants soient les perdants  », notamment en termes de pouvoir d'achat. Le sondage sur les perceptions des Français montre que la question est «  complexe  » et le dossier «  moins consensuel qu'il n'y paraît  ».

 

Les Français sont très majoritairement favorables à une réforme des rythmes scolaires, mais des inquiétudes demeurent sur ses conséquences, selon le sondage réalisé par Harris Interactive pour le SNUipp-FSU. 72 % d'entre eux souhaitent un retour à la semaine de quatre jours et demi à la rentrée 2013, et 68 % préfèrent que cette demi-journée soit placée le mercredi et non le samedi. Les réponses sont plus nuancées parmi les parents d'élèves scolarisés dans le primaire (57 % approuvant la semaine de quatre jours et demi et 56 % le rajout d'une demi-journée le mercredi). Enfin, le raccourcissement de la journée que permettrait la réforme ne fait pas consensus : 58 % des Français sont favorables à une fin des cours à 15 h 30, dont seulement 47 % des parents d'élèves.

M. B. et L. F
Ecrit par Marie BELLAN, journaliste


24/08/2012
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