Revue de presse : Article dans Les Echos du 25/03/2011 : Mon fils étudie avec un robot
On en parle à Innorobo, le salon de la robotique à Lyon, mais en Corée, le « R learning » est déjà une réalité : des robots professeurs enseignent dans les jardins d'enfants, et ils s'installeront cette année dans des écoles primaires et secondaires.
Un robot à l'école, allons donc. L'idée a priori incongrue a été accueillie avec le plus grand sérieux à Innorobo, le 1er symposiué sur la robotique de service qui se tient à Lyon pendant trois jours. Car en Corée, ce projet est devenu une réalité depuis un an. Soutenu par le ministère de l'éducation des sciences et des techniques, il est pour l'instant limité aux jardins d'enfants. « Mais va être dès cette année étendu aux écoles primaires et secondaires », explique Sang-Rok Oh, directeur du centre de recherche et de promotion du « R learning ».
Concrètement, les tout-petits apprennent des comptines et des chansons d'enfant avec leurs enseignants aidés de deux robots très différents. L'un a les vagues traits d'un humanoïde, l'autre la forme d'un chien. Signe que le projet est encore en cours de maturation, les promoteurs du système avaient imaginé faire répéter au chien les comptines, voire lui faire raconter des histoires. C'était sans compter avec l'avis des parents qui unanimement se sont élevés contre ce « chien-robot-professeur ». Sang-Rok Oh en rit aujourd'hui en insistant sur la nécessité d'analyser l'impact de ce « R learning » sur les enfants, le corps enseignant et les parents. Et s'empresse de souligner que maintenant la fonction du chien a été ramenée au simple jeu avec les enfants. A la satisfaction de tout le monde.
Des contacts avec les écoles Montessori
Ludique, le « R learning » que les Coréens sont les premiers au monde à mettre en place n'est pas simplement fait de recettes empiriques. C'est un vrai système qui va progressivement voir élargie la gamme de robots mis à disposition et de matières enseignées. En outre, il va à terme être appliqué jusqu'à l'université.
Conscientes du potentiel qu'offre ce créneau, les autorités coréennes positionnent clairement ce mode d'enseignement d'un nouveau type comme un système à part entière. Qu'elles comptent tout à fait commercialiser. « Nous avons déjà des contacts avec les écoles Montessori », poursuit le responsable coréen qui rêve d'exporter son modèle. Des contacts sont en cours avec la Chine.
Mais se pose le problème du contenu dans une langue autre que le coréen. Séoul encourage des partenariats avec des firmes de la péninsule pour mettre au point ces nouveaux produits. Et depuis un récent symposium sous l'égide de l'UNESCO organisé sur ce thème, les responsables coréens reçoivent des demandes de la plupart des 150 pays présents.
MICHEL DE GRANDI
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