Revue de presse : Article dans Les Echos du 26/08/2011 : Les syndicats mettent la rentrée scolaire sous pression
La rentrée scolaire sera particulièrement politique cette année. Avec en ligne de mire le débat présidentiel et les élections professionnelles d'octobre prochain. A quelques jours du retour des élèves en classe, le SNUipp-FSU, principal syndicat du premier degré, s'est d'emblée hier, lors de sa conférence de presse de rentrée, positionné afin de « peser dans le débat public sur l'école », selon son secrétaire général, Sébastien Sihr. D'abord en revenant sur l'impact des suppressions de postes dans le premier degré. Car, avec près de 9.000 postes de moins le 5 septembre, une fermeture nette de 1.500 classes et une hausse des effectifs, cette rentrée, estime Sébastien Sihr, sera « difficile », avec des conséquences sur « les conditions d'apprentissage ».
Public et privé protestent
Le SNUipp-FSU craint notamment une moins bonne prise en compte de la difficulté scolaire avec la suppression de 600 aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased), des tensions sur l'enseignement des langues et la poursuite de la baisse de la scolarisation des enfants de moins de trois ans. Ces orientations, craignent les syndicats, risquent de s'accentuer dans le budget 2012, qui prévoit 14.000 suppressions de postes pour l'ensemble de l'Education nationale, sans, cependant, a promis Nicolas Sarkozy, de fermeture nette de classe dans le premier degré à la rentrée 2012. Les syndicats du public et, chose plus rare, du privé ont prévu une journée de grève nationale le 27 septembre pour protester contre les suppressions de postes.
Les résultats du traditionnel sondage de rentrée, effectué par le CSA pour le SNUipp-FSU et publié hier, alimentent les critiques des syndicats. L'étude révèle que la politique de non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite est une « mauvaise chose » pour 82 % des Français - soit 2 points de plus que l'an dernier -, quand 15 % estiment le contraire. En visite hier dans une école élémentaire du Val-de-Marne, le ministre de l'Education, Luc Chatel, a de nouveau défendu cette politique, assurant que les Français étaient « conscients des impératifs budgétaires ». « Le sujet, c'est moins la quantité que l'affectation des moyens », a ajouté Luc Chatel. Une position qui fait débat dans le monde éducatif.
Plus de maîtres que de classes
Le SNUipp-FSU, s'appuyant sur les chiffres de l'OCDE selon lesquels la France investit dans le premier degré 15 % de moins que la moyenne des pays développés, réclame un rattrapage progressif. « L'investissement pour l'école doit devenir une règle d'or », a martelé Sébastien Sihr. Il propose, pour lutter contre l'échec scolaire, trois heures de concertation hebdomadaire pour les équipes enseignantes - comme en Finlande, récemment visitée par Luc Chatel -, plus de maîtres que de classes pour favoriser le travail en petits groupes et une meilleure formation des enseignants. Le SNUipp-FSU revendique aussi une « indemnité d'équipement professionnel » de 1.500 euros pour cinq ans. Des propositions qui nécessiteraient selon le syndicat 15.000 créations de postes et représenteraient globalement un coût de 37.000 équivalents temps plein.
ISABELLE FICEK, Les Echos
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