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Invités par l’Andev, durant trois jours, les acteurs de la politique éducative locale se réunissent à Nimes pour réfléchir autour du thème « réussir à l’école ». Tous les acteurs, sans doute non, nous devrions préciser les acteurs locaux de la politique éducative. Le partage des responsabilités entre l’Education Nationale et les collectivités territoriales n’est pas encore éclairci. La mise en œuvre d’un véritable partenariat nécessiterait d’envisager l’éducation comme un continuum, sans rupture entre tous les temps d’apprentissage. Accompagner vers la réussite éducative implique de ne plus considérer la scolarité comme une forteresse, une véritable révolution copernicienne. Dans un même temps, un cadre national apparait comme un moyen d’amoindrir les risques de disparités territoriales.

La juxtaposition des politiques éducatives locales et des réformes nationales amène confusion et pertes en ligne, des efforts qui au lieu de se conjuguer, se complètent parfois, s’annulent de temps à autres. L’articulation entre les initiatives locales et un niveau régalien constitue un point critique, un cercle carré qu’il faudrait arrondir. D’autres acteurs interviennent aussi dans la politique éducative : les parents, les associations culturelles, sportives, d’éducation populaire. Sur le mode local, l’éducation est l’affaire de tous, le lien aussi entre des univers qui pourraient rester parallèles tout en traitant le même sujet.

La résolution de la quadrature du cercle tient sans doute de la gouvernance. Inventer des modes de concertation et de dialogue qui favoriserait la mise en œuvre d’une politique éducative adaptée aux spécificités et contraintes locales tout en respectant un cadre national, l’enjeu est là. Les instances, les lieux de dialogue existent déjà. Mais pour les mettre en œuvre, il faudrait définitivement décloisonner les temps éducatifs et les institutions qui vont avec. Quelle place pour l’école dans la politique éducative, quels liens entre les personnels de l’Education Nationale et les autres acteurs ? Quelle prise en compte des apprentissages hors les murs de l’école dans l’évaluation de l’élève, dans son parcours au sein de l’institution ?

Anne-Sophie Benoit, présidente de l’Andev, propose de réfléchir « au lien entre les plans éducatifs locaux et le socle commun, de voir les interactions possibles », une voie possible pour relier les apprentissages et leur donner du sens au-delà des heures de cours. La réussite scolaire dépasse le cadre de la scolarité, elle tient aussi à des déterminants liés à la société qui environnent l’Ecole, la nourrissent. Les acteurs locaux de la politique éducative cherchent et mettent en œuvre des solutions pour l’accompagner. Il reste à l’Etat à définir de façon concertée avec les partenaires de l’Education un mode de gouvernance à la mesure de la complexité du thème.

Monique Royer