Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 02/12/2011 : Relancer l’attractivité du métier enseignant
L’actuelle profonde crise de recrutement du métier enseignant implique qu’en préalable de tout accroissement des recrutements dans l’éducation nationale soit relancée l’attractivité du métier enseignant. C’est un impératif décisif à un moment où dans les cinq années qui viennent plus de 35 000 enseignants du premier et du second degré vont partir en retraite.
Pour mettre en place dans les mois qui viennent une telle relance, quatre défis devront être relevés non pas de manière successive, mais de manière concomitante :
- Les salaires et la carrière enseignante ne sont plus aujourd’hui à la hauteur des qualifications requises. Les enseignants français sont parmi les plus mal payés des pays de l’OCDE. Une piste : intégrer dans la salaire de base de tout enseignant les primes et indemnités correspondant aux tâches effectuées dans l’établissement scolaire par tout enseignant dans le cadre du suivi des élèves.
- Formation initiale et continue. Pour rendre attractif le métier, l’enseignant doit se sentir préparé et rassuré. C’est le rôle de la formation initiale et continue. Une piste : indépendamment du rétablissement d’une véritable année de stage professionnalisante, l’enseignant doit avoir la garantie d’une formation continue d’au moins une semaine d’adaptation au nouveau poste (publics concernés, environnement, projets en cours,…) en cas de mutation et d’une formation-bilan de carrière tous les sept ans.
- Conditions de travail. Les régions, les départements, les communes sont concernés par cet aspect essentiel du bien-vivre son travail dans un établissement adapté. Une piste : mise en place d’un plan pluriannuel par les collectivités territoriales de mise en place de bureaux pour les enseignants, d’ordinateurs personnels dans l’établissement et de salles pour recevoir les élèves et les parents.
- Reconnaissance et sécurisation. Pour se sentir libre d’innover, il faut se sentir sécuriser et en confiance avec son institution. Des projets comme celui prévu pour l’évaluation par l’actuel ministre tournent le dos à cet impératif. Il faut également permettre à l’enseignant d’exercer des responsabilités dans son établissement. Une piste iconoclaste : pourquoi ne pas supprimer l’emploi de principal adjoint et de proviseur adjoint et répartir les responsabilités afférentes entre trois ou quatre enseignants déchargés qui ainsi pourraient se sentir pleinement acteurs de leur établissement et pas seulement sujets ?
C’est dès juin 2012 que tout élu aux présidentielles devra se mettre au travail concernant ces défis, faute de quoi la crise de recrutement continuera et avec elle, les difficultés pour compenser tous les départs en retraite des personnels et éventuellement créer de nouveaux postes pour assurer une meilleure réussite de tous les jeunes.
Jean-Louis Auduc
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