Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 04/10/2013 : Grenoble : Des profs déjà fatigués
Février 2013 : alors que la ville de Grenoble envisage de passer aux nouveaux rythmes, les enseignants se mettent en grève. Huit mois plus tard, ils doivent faire avec. Comment vivent-il l'introduction des nouveaux rythmes scolaires ? Quel impact à la campagne de l'UMP ? Les secrétaires départementaux du Snuipp et du Se-Unsa témoignent.
"Le passage aux 4 jours et demi a été douloureux", nous dit Patrick Maurey, secrétaire départemental du Se-Unsa Isère. "Les professeurs ne voulaient pas le changement de rythmes mais la ville de Grenoble est passée outre". Depuis, "elle a le souci que ça se passe bien". P Maurey est sensible aux gestes de l'équipe municipale vers les enseignants. "Ils ont respecté la demande des professeurs de ne pas utiliser les salles de classe pour les activités périscolaires. Ils utilisent d'autres locaux".
N'empêche, les nouveaux rythmes ont dégradé les conditions de travail. "Quand il y a des problèmes, et il y en a forcément au début, les parents se retournent vers les enseignants. C'est à nous de régler au quotidien une foule de détails", dit-il. "C'est une pagaille pas possible", confirme Gabrielle Beyler, son homologue du Snuipp. "Malgré les référents mis en place dans les écoles, ça génère beaucoup de travail supplémentaire pour les enseignants".
Les élèves sont aussi perturbés. "Il n'y a plus de récréation l'après-midi", explique P Maurey. "Les enfants ne décompressent pas et sont excités". La présence de nombreux adultes inconnus dans les locaux scolaires n'arrange pas les choses. "Les règles de vie ne sont pas appliquées de la même façon. Il faut beaucoup plus souvent reprendre les enfants", explique G. Bayler.
Les nouveaux rythmes ont aussi "déshabillé l'école", souligne-t-elle. Les animateurs sportifs continuent à intervenir sur le temps scolaire mais moins longtemps. En maternelle, les ATSEM doivent participer au périscolaire. "Elles ont moins de temps à consacrer à la préparation de la journée avec la maitresse".
Tout cela participe à un sentiment de dépossession de leur école ressenti par les enseignants, selon G Beyler. La vie quotidienne de l'école doit être partagée alors que les professeurs n'ont pas le sentiment d'être écoutés par la mairie. "On ne voit pas ce qu'on gagne dans cette affaire", dit P Maurey. "Mais ce serait dommage que cette bonne idée soit récupérée politiquement". G Bayler ne pense pas que les nouveaux rythmes poussent les enseignants à voter pour le candidat d'opposition. "Mais avec la gauche où est le changement positif ?", interroge-t-elle.
François Jarraud
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