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Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 05/05/2011 : L'heure de la réforme ?

Quelle rencontre entre la France et son école ? Tout au long de ses auditions, la Mission d'information sur l'organisation territoriale du système scolaire et sur l'évaluation des expérimentations locales en matière d'éducation du Sénat a réussi à faire parler de l'école les différentes composantes de la société française. Pour quel résultat ?

Se sont ainsi succédés devant les sénateurs Lagauche et Carle, président socialiste et rapporteur UMP de la Mission, les syndicats, les parents, les collectivités territoriales et les entreprises. Chacun a pu faire connaître ses attentes et ses difficultés avec l'école. Le Café vous a fait vivre ces moments. Qu'en ressort-il ?

Tout le monde a une opinion sur l'école. Patrons, parents, élus et profs savent ce qu'i faudrait faire pour l'améliorer. Et il faut tout de suite ajouter que c'est ce qui empêche d'avancer car il n'y a pas de consensus. Au contraire les visions de l'école s'opposent et derrière elle les visions de l'avenir pour la société française. Une partie du patronat par exemple est contre l'extension scolaire parce qu'il lui faut de la main d'oeuvre peu formée (mais assez quand même...). On retrouve son influence dans la circulaire de rentrée. Les enseignants et les collectivités territoriales voient les choses autrement. C'est la vision commune de l'avenir du pays qui est en panne.

Les tensions sont donc fortes entre les acteurs. Et plus le budget de l'éducation diminue, plus elles se renforcent. On a perçu nettement les tensions entre l'Etat et les collectivités locales, plus souvent utilisées qu'associées à l'éducation nationale. On pourrait évoquer celles entre le privé et le public. C'est là aussi la défaillance du rêve commun qui permet au Sénat et aux politiques  de trancher.

L'heure de la réforme est arrivée ? C'est quand même la conclusion de chaque acteur. Si les résultats de Pisa ne l'imposaient, les difficultés rencontrées, les sorties sans qualification imposent le changement. En même temps celui-ci est-il possible ? On voit bien que le Sénat va proposer d'avantage d'autonomie et la multiplication des dispositifs dérogatoires pour distendre le système éducation nationale. Mais après des années de saignée du système éducatif qui se traduit par la montée des difficultés et des mécontentements, le système peut-il être transformé ? L'idée même de réforme est-elle encore audible ? Les enseignants sont-ils prêts à accepter des réformes qui ne sont plus justifiées par l'intérêt des élèves ou du système mais que par des objectifs budgétaires ? Peut-on changer quoique ce soit sans leur adhésion ? Les cadres qui assistent à la dégringolade de l'éducation nationale n'ont-ils pas atteints le point de rupture par rapport aux politiques qu'on les amène à mettre en place ? Sans relâchement budgétaire et sans affirmation politique d'un avenir pour tous les élèves et pour ce pays, l'Ecole reste fort de rester en panne.

François Jarraud



05/05/2011
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