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Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 05/10/2012 : La concertation veut « changer l’Ecole au quotidien »

Christian Forestier, Nathalie Mons, Marie-Françoise Colombani et François Bonneau, responsables de la concertation nationale pour la refondation de l’Ecole, ont remis le 5 octobre en fin d’après-midi leur rapport. Plus qu’un catalogue de recommandations, c’est une réorientation ou plutôt un aggiornamento de l’Ecole française qui se fixe comme objectif « une Ecole plus juste et plus bienveillante ». Le chantier est d’importance. Comment le mettre en œuvre ? François Hollande devrait lui-même y répondre mardi 9 octobre.

 

Un rapport ambitieux

 

Le rapport de la concertation vise à changer ce qui se passe en classe. L’ambition, portée par Vincent Peillon dès le début de son ministère, est d’importance. Elle implique un changement des pratiques pédagogiques qui ne relèvent pas de décrets mais de formations et de mutualisation de pratiques. Justement la seule recommandation qui impacte directement le métier d’enseignant est l’instauration d’une formation continue obligatoire pour les enseignants. Une situation qui existe dans la plupart des pays développés mais qui en l’état actuel du budget de la formation continue resterait lettre morte.

 

A l’école primaire, le rapport compte sur le « plus de maîtres que de classes » pour changer le quotidien au moins dans les zones désavantagées. Il souhaite que l’aide personnalisée intègre le temps scolaire ordinaire et que le travail personnel soit fait à l’école. Le rapport recommande aussi l’apprentissage d’une langue dès le CP.

 

Au collège, le rapport se positionne en faveur du socle commun. Il favorise les relations entre école et collège. Mais la principale réforme serait le regroupement de disciplines en 6ème et 5ème, à l’image de ce que fait l’enseignement intégré des sciences (EIST). Ce dispositif n’a pas fait ses preuves en terme d’évolution du niveau des élèves ; il est plus délicat à mettre en place pour certaines disciplines, mais il améliore l’intégration des jeunes au collège. Avec le même souci, le rapport recommande une « notation plus positive », la réforme du LPC et la suppression du redoublement à l’école et au collège, sans dire par quoi le remplacer. Plus important encore, le rapport demande que la famille ait le dernier mot dans l’orientation.

Un autre changement important mérite d’être précisé. Le rapport demande un maximum de 5 heures de cours jusqu’en 5ème et 6 heures en 4ème et 3ème. Cela aboutirait à diminuer l’horaire d’enseignement d'au moins une heure hebdomadaire. Comment caser les 25h de 5ème par exemple réglementaires dans les 4,5 jours à 5h par jour ?

 

Au lycée, le rapport s’intéresse au L.P. en recommandant de faire de la 2de pro une classe de détermination. Au lycée général il recommande « la relance  des TPE ».

 

Education prioritaire

 

Les questions du décrochage et de l’échec scolaire motivent largement le rapport. Le rapport demande d’en finir avec les zonages prioritaires. Les établissements verraient leurs moyens (DHG) varier selon la composition sociale et scolaire des effectifs élèves. Pour inciter des professeurs expérimentés à y enseigner, le rapport souhaite la création de missions comme coordonnateur de niveau. Enfin un référent décrochage serait défibi dans chaque établissement secondaire.

 

Rythmes scolaires

 

Le rapport était très attendu en ce qui concerne les rythmes scolaires. Il préconise les limites de 5 et 6 heures maximales de cours l’école et au collège. Les fins d’après midi les élèves ne seraient pas libérés mais se verraient proposer de l’accompagnement scolaire défini avec les collectivités locales. Le rapport ne recommande pas le passage aux 38 semaines travaillées, même s’il évoque cette possibilité. Il entend par contre qu’il y ait bien 36 semaines effectives de cours. Ce qui implique une réforme du bac probablement par une plus forte proportion de contrôle en cours de formation.

 

Le rééquilibrage des pouvoirs est vu uniquement dans l’affirmation des régions qui seront en charge du service public d’orientation et de la carte des formations.

 

Et après ?

 

C’est une vraie réorientation que propose la concertation. La grande inconnue consiste dans l’application puisque ces mesures ne sont pas chiffrées. Le budget de l’éducation nationale augmenté de 300 millions est-il en mesure de financer la formation continue et initiale ? Les collectivités locales peuvent-elles passer de l’encadrement d’un faible pourcentage d’enfants un jour par semaine à tous les enfants tous les soirs ? On devrait avoir des réponses ces questions mardi avec la conférence du président de la République sur la refondation de l’Ecole.

 

François Jarraud

 

Le rapport



11/10/2012
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