ALPE74140

Un mois seulement après la rentrée la question des rythmes scolaires prend une dimension dangereuse pour le gouvernement. Comment en sortir ?

Les signes de la crise politique sont bien là. La montée des grèves locales comme celle d'Aubervilliers ou celle, à venir le 9 octobre, de Toulouse se produit dans un contexte favorable. Selon un sondage du Parisien rendu public le 5 octobre, 53% des Français, 74% des électeurs de droite, clament leur opposition alors que 45% y sont favorables et 72% des électeurs de gauche. Ce sont des chiffres impressionnants comparés au quart seulement des communes appliquant les nouveaux rythmes. Enfin le dossier échappe aux interlocuteurs habituels. L'opposition en fait un objet de campagne. Les parents de la FCPE annoncent une mobilisation de leurs troupes les 9 et 10 octobre en faveur des nouveaux rythmes.

Ce qui aggrave la crise c'est bien que l'issue puisse sembler électorale. Pour les 3/4 des communes au moins, la question de l'entrée dans les nouveaux rythmes va s'inviter dans le débat électoral. Les électeurs se prononceront. Un bon score de l'opposition aux municipales pourrait alors porter le coup de grâce à cette mesure. Comment imposer cette mesure locale si les électeurs ont voté contre aux élections locales ?

Il semble donc urgent de répondre aux opposants. Et d'abord aux communes inquiètes du financement de la mesure pour 2014 et les années suivantes. Il faut que les arbitrages soient rendus rapidement. L'actualité montre que la mesure angoisse les enseignants. Ils craignent notamment pour la disponibilité de leur salle de classe, un espace de travail dont ils peuvent difficilement se priver. Là aussi il faut être capable d'apporter des réponses.

Sans ces efforts, le gouvernement pourrait bien installer un tapis rouge aux opposants à cette mesure. Faut-il, comme Bruno Suchaut nous y invite, prendre un nouveau temps de concertation ? Faut-il tenter de passer en force et s'adapter après 2013 ? On mesure le chemin parcouru depuis la loi d'orientation qui avait su réunir toute la gauche et même parfois un peu plus.

F Jarraud