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Pas de paillettes. Présenté en réunion interministérielle le 6 mars, le plan Valls "La République en actes" contient un important versant scolaire qui vise les fondamentaux davantage que les symboles. Le gouvernement met l'accent sur des éléments clés de la réussite éducative : la stabilité des équipes en éducation prioritaire, la maitrise de la langue dès la maternelle, la mixité sociale et la lutte contre le décrochage.

La carrière des professeurs des Rep accélérée

Contrairement à ce qui a été annoncé par RTL le 7 mars, il n'y aura pas de prime spéciale pour les enseignants expérimentés en éducation prioritaire. Le gouvernement ouvrira l'accès au GRAF, un nouveau grade réservé en principe aux cadres et formateurs, aux enseignants des Rep et Rep + en fonction de leur ancienneté, nous indique l'entourage de la ministre. La durée précise de l'ancienneté demandée et les taux d'accès restent à fixer. Mais l'objectif gouvernemental est clair : aller encore plus loin que ce qui est déjà acté dans le plan en faveur de l'éducation prioritaire, pour encourager la stabilité des équipes éducatives. Pour les enseignants qui restent dans ces établissements et qui souvent en sont les pivots, c'est une véritable reconnaissance qui est proposée. Il ne s'agit plus de prime mais d'une carrière accélérée, le GRAF constituant un grade au dessus de la hors classe. L'ancienneté demandée pour accéder au GRAF sera plus courte en Rep+ qu'en Rep et dans une fourchette allant de 8 à 12 ans.

Maternelle renforcée en Rep +

Le gouvernement veut porter le taux de scolarisation des moins de 3 ans à 50% dans les Rep+ en 2017. Le plan Peillon pour l'éducation prioritaire prévoyait de faire passer ce taux de 20% à 30% en 2017. Le gouvernement entend donc relever nettement ce taux. Pour cela il fléchera des crédits de la politique de la ville pour aider les communes à ouvrir les classes nécessaires. Il faudra aussi convaincre les familles des quartiers populaires souvent attachés au maintien des petits enfants à la maison.

Favoriser la mixité sociale avec une nouvelle carte scolaire

Le gouvernement confirme sa volonté d'utiliser le nouveau décret sur secteurs des collèges. Publié au J.O. du 17 juillet, ce décret permet l'affectation des élèves dans un secteur regroupant au moins 2 collèges. L'administration peut ensuite décider du collège dans ce secteur sur des critères de mixité sociale. La circulaire d'application publiée en janvier 2015 adoucit la mesure . Mais l'éducation nationale a là une arme pour jouer sur la composition sociale des établissements et caser la ghettoisation pour autant que les conseils généraux acceptent de jouer le jeu. Le gouvernement annonce une nouvelle mesure pour els lycées : la nouvelle loi sur les régions précise que les districts de recrutement des lycées sont définis par la région et l'académie en veillant à la mixité sociale. Pour faciliter cela, le gouvernement va décourager les procédés de contournement des familles en ouvrant dans plusieurs académies avec le Cned l'enseignement à distance de certaines options.

La lutte contre le décrochage

Le plan Valls promet de nouveaux moyens de lutte contre le décrochage. Dans els zones de sécurité prioritaire, le gouvernement annonce la mise en place dès cette année de "cellules" chargées de proposer aux jeunes un parcours d'insertion dans l'emploi. Le gouvernement veut aussi développer les dispositifs de 2ème chance à hauteur de 15 000 jeunes dès 2015. Un dispositif "réussite apprentissage" accompagnera 10 000 décrocheurs vers l'apprentissage sur les premières semaines du contrat.

Développer l'insertion citoyenne

Le gouvernement annonce la renégociation des ELCO, les enseignements de langue d'origine, financés par les ambassades pour les jeunes issus de l'immigration. Mais l'essentiel de l'effort gouvernemental se fera par l'intermédiaire des associations d'éducation populaire. Le gouvernement leur signe un chèque de 100 millions d'euros pour qu'elles s'installent et accompagnent les jeunes dans les quartiers populaires.

Dans l'entourage de la ministre on souligne la volonté de N Vallaud-Belkacem de lutter contre les inégalités scolaires de façon concrète quitte à proposer des dispositifs spécifiques et à rompre avec l'égalité formelle entre établissements et entre corps. La série de mesures annoncées le 6 mars montre qu'il y a bien une approche concrète des problèmes.

François Jarraud

Le plan Valls