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Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 10/09/2012 : L'illettrisme sera-t-il "la grande cause nationale " de 2013 ?

Avec comme tête de file l'ANLCI, pas moins de 55 associations militent pour faire de la lutte contre l'illettrisme la "grande cause nationale" de 2013. Les enjeux sont de taille : plus de 3 millions de personnes souffrent de n'être pas capables d'utiliser l'écrit dans leur vie quotidienne. Pour les associations, obtenir le label "grande cause nationale" permettrait de retrouver les fonds sabrés dans le budget 2012...

 

"L'illettrisme est un problème gênant qui dérange". Marie-Thérèse Geffroy, présidente du CA de l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme (Anlci) et son directeur, Hervé Fernandez, présentent le 7 septembre la campagne publicitaire qui sera lancée à l'automne pour faire obtenir à la lutte contre l'illettrisme le label "grande cause nationale".

 

La campagne publicitaire est décalée. Elle vise à faire saisir à quel point l'illettrisme modifie la vie courante des illettrés. Elle contraste avec la quasi invisibilité des illettrés. L'illettrisme est un mal discret, presque honteux. Ses victimes ne vont pas spontanément chercher l'aide et la solidarité, rappellent les association présentes. On estime que la moitié des ayants-droit au RSA n'en bénéficient pas faute de savoir lire et écrire couramment.

 

Il sont pourtant une armée : 3 millions de personnes en métropole soit 9% de la population. La majorité travaille. "Il y a 150 000 sorties sans qualification chaque année", explique une représentante de l'UNAF. Pour elle sortie sans diplôme reconnu et illettrisme sont synonymes... Pourtant si 4% des 18-25 ans sont illettrés, c'est 14% des plus de 55 ans. L'école d'hier fabriquait trois fois d'illettrés.

 

La lutte contre l'illettrisme bénéficie du soutien des grands syndicats mais aussi des chambres de commerce et d'industrie, de la Ligue de l'enseignement comme de l'Enseignement catholique, de toutes les associations de parents.

 

"La campagne créera une dynamique qui permettra de redéployer les acteurs sur le terrain", explique H. Fernandez. "On changera d'échelle". Sur le terrain, les acteurs sont nombreux. Outre les conseils régionaux, les rectorats, l'Anlci, des entreprises, de nombreuses associations interviennent en ce domaine. Les associations présentes vont de centres de formation classique à des formations individualisées en tête à tête. "On est armés pour offrir des réponses concrètes" déclare l'Anlci. Plus que des méthodes ce sont des pédagogies du détour qui souvent permettent à ces adultes d'aller sans honte vers l'écrit.

 

Mais pour cela il faut des moyens. "Obtenir le label grande cause nationale c'est envoyer un signal à tous les décideurs" rappelle H. Fernandez. Si le label ne rapporte rien il peut grandement améliorer la situation matérielle des associations. Pour elles il s'agit de récupérer 100 millions sabrés dans le budget 2012.

 

François Jarraud

 

Le site de la campagne



10/09/2012
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