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La proportionnalité a-t-elle à voir avec la musique ? Pour Thierry Bouchy, professeur des écoles à Augny (Moselle) et pour ses élèves de ce2/cm1, la démonstration est faite. Le 10 juin ils ont reçu en Sorbonne le prix spécial des 20 ans de La Main à la pâte, en présence de Jean-François Bach, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences et Pierre Léna, président de La Main à la pâte. Une cérémonie bien dans l'esprit de La Main à la pâte qui reconnait en chaque enfant un scientifique en germe et en chaque enseignant un allié.

Le rapport intime entre les maths et la musique

"Chercheurs en herbe" : la formule va comme un gant aux jeunes élèves de ce2/cm1 d'Augny (Moselle). C'est en Sorbonne, devant Jean-François Bach, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences et Pierre Léna, président de La Main à la pâte, que Thierry Bouchy, leur professeur, a reçu le 10 juin le prix spécial des 20 ans de la Main à la pâte. Il reconnait la démarche pédagogique menée dans cette classe rurale.

Tout au long de l'année les élèves ont cherché à répondre à des questions de plus en plus pointues qui partant de la musique amènent aux maths pures. Comment faire plusieurs notes de musique avec un fil de nylon ? Quelle note apparait quand on tape au milieu du fil ? Comment étalonner l'instrument de musique crée avec le fil ? Quelle proportionnalité entre les notes et leur distance sur le fil ou le poids des bouteilles d'eau qui tendent le fil ?

Voilà bien des questions de plus en plus ardues. Thierry Bouchy a su les faire passer auprès des élèves et leur donner le goût des fractions en les invitant à expérimenter. Il a su aussi créer un entrain collectif  en y mettant beaucoup d'humour et en faisant réaliser par les élèves un film très drôle sur ces expériences mathématico musicales.

Apprendre à faire confiance

"Quand on s'engage dans un projet de ce genre on sait que ça va consommer beaucoup de temps alors qu'on est pris par le programme. Concrètement on sait qu'il va falloir laisser de coté certaines choses", nous dit T. Bouchy. "Mais l'expérimentation apporte tellement aux élèves que ça en vaut la peine".

"En manipulant, en réalisant ils mémorisent la démarche et ils apprennent", poursuit-il. La réalisation du film montre que la peur des maths s'est envolée dans cette classe ce qui est un trésor pour leurs études.

Mais il y a aussi ce que Thierry Bouchy a appris dans ce projet. De formation scientifique et musicien, il n'avait pas d'appréhension à se lancer dans un projet de type La Main à la pâte et à marier musique et maths. Ce qu'il a  appris dans ce projet c'est d'abord qu'il peut faire confiance à ses élèves. "Quand on tournait avec quelques uns, les autres travaillaient et faisaient silence comme sur un vrai plateau de cinéma", nous dit-il. "Je les vois avec un regard différend aussi après ces mois où on a inventé ensemble le film".

Dans le village d'Augny, les parents sont fiers de leur progéniture. Ils ont redécouvert le rapport entre la longueur d'une corde et la musique, une loi que Pythagore avait le premier mis en évidence. Tout cela vaut bien un "mi-lion", comme on dit à Augny...

François Jarraud

Le film lauréat du concours