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Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 17/02/2014 : Les pauvres sont-ils condamnés à un faible niveau scolaire ?

Le destin scolaire est-il déjà inscrit dans la profession et les revenus des parents ? Pisa 2012 apporte des réponses intéressantes à cette question qui éclairent la situation particulière de la France. Le dernier "Pisa à la loupe" le propose pour 4 catégories (les directeurs cadres de direction et gérants, les professions intellectuelles et scientifiques, les conducteurs de machines et ouvriers de l'assemblage et enfin les professions élémentaires). Le logiciel en ligne le fait pour 8 catégories.

 

Le niveau de maths des jeunes de 15 ans est il corrélé obligatoirement à la profession des parents ? L'OCDE propose un intéressant outil, basé sur Pisa 2012, qui répond à cette question. Il permet notamment de comparer des pays entre eux.

 

Ainsi il montre que le lien entre revenus et niveau n'est pas automatique. Par exemple, les revenus des parents de Shanghaï sont nettement inférieurs à ceux des parents américains. Pourtant le niveau de maths de leurs enfants est nettement supérieur.

 

Mais l'outil permet aussi d'observer l'écart entre les catégories sociales. Et la France se signale tout de suite par une caractéristique : c'est le pays où l'écart est le plus important entre les catégories sociales. En France la différence entre les enfants des professions élémentaires (ouvriers et employés non qualifiés) et ceux des professions intellectuelles atteint 100 points, soit environ 2 années d'école. En Finlande l'écart est deux fois moins important parce que le niveau des catégories populaires est nettement meilleur qu'en France. A Hong Kong l'écart serait encore plus faible.

 

Le message c'est qu'il n'y a pas de fatalité à ce que les enfants du peuple aient un niveau scolaire sensiblement plus faible que celui des catégories plus favorisées. Le second message c'est que c'est en France que le niveau social pèse le plus sur la réussite scolaire. C'est là où les injustices scolaires sont les plus flagrantes. Le ministère, en investissant dans le primaire et l'éducation prioritaire, a entendu le message. Mais pour lui donner sa vraie portée il faudrait aller plus loin. Ce message est-il accepté par la société dans son ensemble ? Dans le principe probablement. Mais dans la réalité d'un budget contraint parce que inscrit dans une économie en faiblesse ? Sommes nous réellement prêts à assumer pleinement la priorité aux enfants des familles populaires ? Ou nous contentons-nous à demander le maintien partout du statu quo ?

 

François Jarraud

 

Pisa in focus



17/03/2014
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