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Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 19/12/2012 : Projets éducatifs locaux : Une valorisation pour les enseignants ? L'exemple de Brest

Les enseignants doivent-ils légitimement s’inquiéter d’une démarche qui heurte des traditions centralisatrices, qui invite à une autorité partagée, voire qui est susceptible de les déposséder d’une partie de leurs missions ? Doivent-ils au contraire se réjouir que de nouveaux partenaires viennent les aider et les compléter dans leurs tâches essentielles, et même se féliciter que l’éducation s’ouvre à de nouveaux lieux et temps d’apprentissage, à de nouveaux acteurs, à de nouvelles formes de travail, plus collaboratives, susceptibles peut-être de reconfigurer les territoires et de recréer du lien social ? C'est la question posée par les Projets Educatifs Locaux (PEL) portés par les communes. Le projet de décret sur les rythmes scolaires doit légitimer et instituer ces PEL dans l'enseignement primaire. Le projet de loi d'orientation légitime l'action des collectivités locales "sur des questions centrales : les bâtiments, le numérique, les activités péri-éducatives, l’orientation, l’insertion professionnelle…"

 

Pour Marc Sawicki, maire adjoint à l’éducation à Brest, une municipalité pionnière en la matière, les PEL sont "des lieux de valorisation" pour les enseignants. Maire adjoint d’une ville qui accueille tous les deux ans les Rencontres nationales des PEL, architecte local de l’éducation, Marc Sawicki est idéalement placé pour en éclairer le fonctionnement et les missions : son enthousiasme est susceptible sinon de déplacer les montagnes, du moins de décentrer l’école, d’abattre bien des murs où parfois elle s’enferme. Il répond à nos questions.

 

Pour illustrer ce qu’est un PEL, la mairie de Brest et ses partenaires ont fait réaliser une bande dessinée par Miss Gally : c’est dire sans doute s’il y a besoin d’expliquer ce qu’est cette structure encore peu connue. Pouvez-vous, à destination de ceux qui ne le sauraient pas encore, éclairer ce qu’est un Projet Educatif Local : quelles en sont les missions ? quels en sont les partenaires ?

 

Lors de mon premier mandat, j’étais en charge de la santé, de l’environnement, du développement durable : une de mes priorités, c’était la vulgarisation, c’était de ne pas laisser ces domaines aux spécialistes. Ainsi lors de ce premier mandat, j’ai créé à Brest les « Lundis de la santé » (on en est à plus de 100 aujourd’hui) : ces conférences sont assurées par de grands professeurs qui diffusent au plus grand nombre des informations médicales, qui, avec des mots accessibles à tous, expliquent ce qu’est la migraine, une tumeur, un cancer… Lorsque, dans mon second mandat, j’ai pris en charge l’éducation et en particulier le PEL, créé par mon prédécesseur Alain Jouis (qui m’accompagne encore sur le sujet), j’ai aussi immédiatement voulu travailler autour d’une vulgarisation, en l’occurrence expliquer ce qu’est le PEL. Principe : si tous les enfants peuvent comprendre ce qu’est le PEL, alors tout le monde pourra le comprendre (même des élus !). D’où le choix de faire appel à une dessinatrice, Miss Gally, qui est allée observer sur le territoire et a essayé d’expliquer clairement le fonctionnement.

 

Si on veut définir simplement le PEL, je dirais que c’est une « boîte à faire du lien ». En réalité, de nombreux acteurs s’occupent de cette chose essentielle qu’est l’éducation : les parents, l’école, les associations, notamment celles qui sont depuis longtemps investies dans « l’éducation populaire » (particulièrement présente à Brest depuis longtemps), les villes… Quand l’Etat il y a plus de 10 ans a proposé les « Contrats Educatifs Locaux », nous avons pris le temps de réunir tous les acteurs pendant deux ans avec cette volonté : et si on créait un Projet Educatif Local à Brest ? En 2004, le PEL de Brest a été lancé, avec ses partenaires institutionnels (l’Education nationale, les Caisses d’Allocations Familiales, Jeunesse et Sport, le Conseil général, la communauté urbaine Brest Métropole Océane, la municipalité dans ses compétences propres…), mais aussi non institutionnels (l’Education populaire, les Fédérations de parents d’élèves, essentiellement ici la FCPE…). Nous nous sommes mis tous autour de la table avec un défi : sommes-nous capables de parler d’une seule voix ? Cela ne s’est évidemment pas fait tout seul, mais au bout de presque 10 ans, on peut dire que cela marche, et même très bien.

 

Comment le Projet Educatif local fonctionne-t-il concrètement dans une ville comme Brest ?

 

Globalement, les « grosses légumes » institutionnelles, dans le « Comité d’orientation et d’évaluation du PEL », se retrouvent pour définir les priorités (par exemple la parentalité). Puis cela redescend sur 7 territoires, qui correspondent aux 7 mairies de quartiers de Brest : au niveau de ces « maîtrises d’œuvre territoriales » (M.O.T.), un élu anime des ateliers où l’on retrouve à nouveau tous les acteurs (par exemple, Inspecteurs de l’Education nationale, enseignants, directeurs d’établissements, CAF, représentants du Conseil général, parents, personnes intéressées…). De là naissent des actions, spécifiques à chaque quartier. Par exemple à Saint-Marc, une maman a fait démarrer un projet, extraordinaire, sur le handicap et ses représentations chez les enfants : les écoliers sont allés voir des courts métrages au cinéma, l’association Winnicott est intervenue autour de l’intégration, dans une école, d’enfants lourdement handicapés… L’action naît du PEL, et c’est le PEL qui l’accompagne, la valorise, la diffuse dans les autres secteurs du territoire. Autre exemple, une action autour du cirque sur la Rive droite : l’association « Dédale de clowns » s’est rendue dans des écoles pour valoriser des élèves en difficultés, faire le lien avec les parents notamment à travers un spectacle de fin d’année. Le PEL a encore mis au point une action autour de la violence, de la « communication non-violente », accompagné des lycéens qui sur leur site réalisent comme un journal télévisé, mis en œuvre de nombreux projets sportifs etc. Plus de 100 projets par an naissent ainsi, qui pour certains coûtent 50 euros et pour d’autres 10 000 euros. L’idée n’est pas d’ailleurs de pérenniser ces actions : elles durent au maximum 3 ans, sont évaluées chaque année, peuvent être éventuellement prolongées ensuite avec de nouveaux partenaires financiers.

 

Le PEL a pour objectif général de favoriser l’accès de tous à la culture et au sport, pour objectif particulier d’« inscrire les enfants et les jeunes, notamment ceux rencontrant les difficultés les plus grandes ou risquant d’en rencontrer, dans des parcours éducatifs cohérents et concertés. » : pouvez-vous expliquer cette dimension de votre projet ?

 

On sait qu’il y aura toujours, même à Brest, des écoles avec des publics plus fragiles. Notre intérêt, c’est que tout le monde participe à tout et que les enfants soient tous ensemble, pour que se réalise une véritable mixité. Mais, avec des moyens limités, notre priorité doit aller vers les publics les plus défavorisés, les plus éloignés du champ culturel ou du domaine sportif. On connaît les profils sociaux des quartiers : on a d’ailleurs un travail énorme à faire, même s’il est un peu technique, sur la caractérisation des territoires, pour identifier les besoins, cible par cible, point par point, association par association, îlot par îlot.

 

Y-a-t-il des secteurs de la ville où le PEL fonctionne mieux que dans d’autres ?

 

L’explication, ici comme partout, c’est le facteur humain. Il suffit d’une personne qui soit un peu motrice, un peu locomotive, et le projet démarre. Par exemple, sur le quartier de Bellevue, c’est un responsable de piscine qui est venu à une réunion parce qu’il avait projeté d’y emmener les gamins qui en étaient les plus éloignés, qui ne savaient pas nager, qui sont particulièrement défavorisés et n’ont pas les moyens d’y aller : il en a parlé avec ses tripes, a suggéré qu’on aille les chercher, qu’on leur fasse une avance… et le projet a été adopté. On a besoin d’individus qui y croient très fort.

 

Est-ce que vous arrivez à rassembler aisément tous les acteurs de l’éducation ? Comment faites-vous en particulier pour mobiliser les parents ?

 

La FCPE est évidemment présente, en particulier dans le secondaire. Interviennent aussi beaucoup d’associations qui travaillent avec les parents en difficultés, je pense à ATD Quart Monde en particulier, aux associations d’éducation populaire… Cela reste compliqué : on s’est vu avoir 2-3 parents présents à certaines réunions dans certains quartiers… Mais à d’autres moments, les parents savent se mobiliser et se manifester : par exemple, lors de l’opération « Mômes en fête », on voit 5 000 personnes arriver au Quartz et participer à ce qui passe tout au long de la semaine dans les différents quartiers.

 

Et les enseignants : comment faites-vous pour les associer ?

 

Les enseignants, on est d’abord allés les chercher via l’Inspection d’académie, qui a mis des moyens humains dans le projet. L’école reste hélas parfois une tour d’ivoire : un enseignant me disait récemment qu’un enfant, quand il est sur le temps scolaire et quand il n’est pas sur le temps scolaire, n’est pas le même enfant. Et ça, je ne peux l’entendre : c’est tout l’opposé de l’esprit du Projet Educatif Local. Nous voulons faire se rencontrer des gens qui sont hors l’école et dans l’école. Un enseignant qui craque un peu parce qu’il y a un enfant qui perturbe la classe pour des raisons diverses, il serait intéressant qu’il puisse rencontrer ceux qui gravitent autour de lui, évidemment les parents, mais aussi le milieu associatif s’il va dans une maison de quartier le mercredi… Les directeurs d’école sont d’ailleurs très présents et investis dans certaines réunions de quartier. Je sens que les choses changent : de plus en plus, les enseignants comprennent qu’il y a nécessité de parler avec les autres acteurs de l’éducation. Les enseignants ont été extrêmement mal traités ces cinq dernières années : les PEL sont aussi pour eux des lieux de valorisation incontournables.

 

Le PEL suppose la mise en œuvre de moyens importants et d’acteurs nombreux : avez-vous pu en mesurer les résultats effectifs ? Y a-t-il en particulier un impact sur le niveau scolaire ou bien est-ce que vous situez résolument à la marge de cette question ?

 

Je me souviens que, du temps de Luc Chatel, j’avais rencontré quelqu’un du Ministère qui nous avait posé comme première question : est-ce que ça améliore les résultats scolaires ? J’ai été un peu provoc’ et lui ai répondu : « on s’en f… complètement ». Ce qui évidemment n’est pas vrai, mais il s’agit d’un indicateur parmi d’autres. Ce qui nous intéresse par-dessus tout, c’est le bien-être de l’enfant. On voit aujourd’hui que chez les jeunes l’âge du suicide diminue et le nombre de suicides augmente, on voit des problématiques familiales nouvelles se développer. On a fait à Brest une énorme enquête auprès des collégiens et des écoliers : on s’attendait à ce qu’ils nous demandent des terrains de foot, ils nous ont souvent répondu qu’ils voulaient, dans la ville ou dans les établissements, des coins où ne rien faire, où se reposer, où parler, où lire… Une gamine a découvert la danse classique par le PEL : elle est aujourd’hui dans une grande école de danse. Le but, c’est de multiplier ce genre d’aventures. On espère ainsi à travers nos outils aider les enfants à découvrir ce qu’est le monde, à y trouver leur place, à s’y sentir bien.

 

Aider les enfants à s’insérer dans la cité, c’est aussi une des missions essentielles de l’école : ne craignez-vous pas d’externaliser, de déterritorialiser, cette fonction qui devrait être au cœur de l’Education nationale et peut-être paradoxalement d’inciter alors celle-ci à se replier sur elle-même ?

 

Aujourd’hui, l’école ne peut agir seule en ce sens, ne serait-ce qu’en terme d’espace. Elle a hélas beaucoup de mal à s’ouvrir sur le monde. A la Roche-sur-Yon, une des villes qui depuis longtemps expérimente les 4 jours et demi, ils se sont lancés sur la voie de la « coéducation » : sur des temps scolaires, en présence de l’enseignant qui en est l’organisateur, des personnes extérieures viennent parler aux enfants du fonctionnement d’une entreprise, d’une association, d’une collectivité, ou présenter des actions précises, par exemple autour de l’environnement. Un enseignant venu observer cette expérience (validée par l’Inspection académique) m’a dit : « de mon vivant, personne n’entrera dans ma classe » ! Et pourtant, il y a nécessité de cette ouverture, de ces échanges, de cette diversité, de cette complémentarité, parce que l’école ne peut pas tout faire. L’instituteur reste le tronc central, mais il faut des branches, des feuilles, des fleurs… Un de nos fantasmes, c’est qu’un jour le Ministère de l’Education nationale devienne le Ministère national de l’Education !

 

La tradition scolaire en France est très centralisatrice : que répondriez-vous à ceux qu’inquièteraient des démarches comme celles des PEL qui mettent l’initiative locale au cœur de l’éducation ? appelez-vous de vos vœux de nouvelles formes de décentralisation ?

 

L’échelle territoriale est très importante. Parce que les écoles sont différentes. Grâce à notre réseau de PEL, on rencontre ainsi des villes diverses, de toutes tailles : des petites villes de campagne ou de montagne, où par la force des choses l’école s’ouvre sur les associations et l’environnement. Mais l’Etat est aussi essentiel : il ne s’agit pas que les enseignants dépendent des collectivités locales ! L’Etat doit assurer l’équité, entre les villes riches et les villes pauvres : à Angers, ils viennent d’offrir un iPad à tous les CE2 (budget : 700 000 euros) ; à Brest, je me bats chaque année pour trouver les quelques milliers d’euros qui vont me permettre d’offrir un dictionnaire à tous les CM2. Sur cette question de la décentralisation, ce qui m’intéresse aussi, c’est avant tout l’intérêt de l’enfant

 

D’un point de vue financier, depuis plusieurs années, il est essentiellement question d’économies dans l’Education nationale (suppressions de postes, stagnation des salaires, réduction des offres de formation…) : qu’en est-il à votre niveau ? que répondriez-vous à ceux que pourrait inquiéter un éventuel phénomène de vases communicants (budget en baisse à l’échelon national / en hausse à l’échelon local) ?

 

La question va se poser. Brest, sur ses territoires prioritaires, a un « Dispositif de Réussite Educative », financé par l’Etat  pour environ 400 000 euros : si cela s’arrête, est-ce que ce sera à la collectivité de compenser ? ce qui est impossible sur des choses pareilles. Il y a des inquiétudes. Sur les PEL, les accompagnements financiers sont en très forte diminution. Pour l’instant, on arrive à gérer les baisses. L’éducation est le premier budget d’une ville comme Brest (plus de 500 personnes, plusieurs dizaines de millions d’euros de budget par an), à quoi s’ajoutent de nombreuses actions en prolongement cofinancées par la ville. On a la chance d’avoir un Etat qui, même en temps de crise, a donné la priorité absolue à la jeunesse et à l’éducation. Il risque sans doute d’y avoir quelques actions en moins sur le territoire, mais je pense qu’on va continuer à avoir des accompagnements, au moins sur les actions les plus concrètes et sur celles qui vont vers les publics les plus en difficulté.

 

Question d’actualité : celle des rythmes scolaires. Pouvez-vous expliquer la politique de la ville de Brest en la matière ? Est-ce que la présence d’un PEL particulièrement dynamique comme celui de Brest est un atout pour gérer cette question ?

 

Brest s’intéresse à cette question depuis très longtemps et s’est toujours battu pour l’intérêt de l’enfant avant celui des adultes. Particularité du département : 75% du Finistère pratique la semaine de 4 jours et 25% celle de 4 jours et demi, principalement Brest. En 2008, Darcos a voulu imposer que tout le monde passe brutalement à 4 jours à la rentrée suivante et qu’on supprime le samedi matin : d’où à Brest, réunions publiques, conseils d’école, choix variés, moratoire de réflexion d’une année pour reconstruire l’organisation… L’évaluation a été terrible : les enseignants racontent qu’ils n’arrivent pas à finir leurs programmes, que les enfants sont épuisés après 6 heures de cours par jour… Les comparaisons internationales sont affligeantes : la moyenne internationale, c’est 4 heures pour un enfant de 7-8 ans, alors qu’en France elle est de 6 heures, plus les devoirs (théoriquement interdits), plus l’accompagnement individualisé (mal placé sur l’heure du repas)… On arrive à des rythmes aberrants qui ont pour effet de détruire encore plus les enfants en difficulté. A Brest, depuis plusieurs années, une école a choisi l’expérimentation sur 4 jours et demi, avec cours le mercredi matin : les retours sont très positifs, les élèves sont plus réceptifs… Cela reste un de nos champs de bataille.

 

Aujourd’hui, fort heureusement, la loi va inviter tout le monde à passer à 4 jours et demi, avec bien entendu des conséquences financières. Sur le territoire, cela génère beaucoup d’inquiétudes : il va falloir licencier ! nous dit-on aux conservatoires ou dans des associations. Je réponds : c’est, premièrement, l’intérêt des gamins, ce qui doit primer sur toute autre considération ; c’est, deuxièmement, une opportunité pour reconstruire un vrai projet. Associations, conservatoires, ville, Education nationale… : cela ne peut être porté que par le PEL. Cela sera d’ailleurs dans le texte officiel : pour la première fois, les PEL apparaîtront dans la loi d'orientation et également dans les décrets sur les rythmes scolaires. Il y aura évidemment plus de facilité à gérer cette question pour les villes ayant mis en place un Projet Educatif local : nous avons tous les acteurs autour de la table. Sur le plan financier, cela reste encore un peu flou : des pourparlers sont en cours entre Matignon, le Ministère de l’Education nationale, la CNAF… pour ces temps qui sont dégagés. Aujourd’hui, la seule chose importante pour moi, c’est de sortir les enfants des 6 heures par jour. D’ailleurs, quand je vois les « 5 heures 30 » annoncées, je suis un peu déçu, car on était sur 5 heures, puis 5 heures 15, puis 5 heures 30 : va-t-on arriver à 5 heures 55 à la fin ?!... Je pense qu’il faut réfléchir sur 5 heures - 5 heures 15 (comme nous l’avons fait ici à Brest à l’école Sanquer) et sur un allongement de la pause méridienne. Les enseignants ont à y gagner : ils auront devant eux des élèves moins fatigués, plus attentifs, moins énervés. Des études ont montré que quand les enfants n’ont pas cours le lendemain, quel que soit le milieu social, ils se couchent plus tard : la suppression des cours une matinée par semaine a fait qu’en moyenne ils ont perdu 130 heures de sommeil par an, alors que c’est pendant le sommeil qu’ils grandissent et forgent leur mémoire. Il y a d’ailleurs de nombreux pays dans le monde qui sont sur 5 voire 6 journées d’école…

 

Sur ce sujet, bien entendu, le portage PEL est évident : tous les acteurs sont déjà autour de la table. Nous allons probablement annoncer que dès la rentrée 2013 la semaine de 4 jours et demi sera mise en place à Brest. Toutes les mèches sont prêtes à être allumées : tous les secteurs du PEL sont prêts pour construire l’accompagnement de ces nouveaux rythmes scolaires dès la rentrée 2013.

 

Brest accueille tous les deux ans les Rencontres nationales du PEL : comment percevez-vous à l’échelon national les perspectives de développement de ces projets ?

 

Les rencontres nationales mais aussi l’image innovante de Brest en la matière nous permettent d’avoir une vision d’ensemble : on nous envoie des PEL, on nous invite à des inaugurations… et on voit se développer des PEL de territoire qui sont très intéressants. Par exemple, celui qui avait conçu, à l’initiative de Martine Aubry, le très bon PEL de Lille est en train de réaliser le PEL départemental du Nord, en cherchant à intégrer tous les acteurs pour y construire une équité territoriale. Un peu partout en France, de nombreux élus à l’éducation, y compris dans de petites communes, se rencontrent pour essayer de mettre au point un PEL sur leur territoire. Par exemple, au nord de Dijon, une communauté de 25 petites communes qui sont en train de réaliser un PEL pour 8 000 habitants et 3 écoles : ils vont mutualiser leurs moyens, embaucher quelqu’un qui en terme d’animation scolaire sera le lundi sur telle commune, le mardi sur telle autre… et qui aura aussi pour mission de mettre autour de la table tous les acteurs du territoire. Il existe des Projets Educatifs Locaux, des Projets Educatifs Globaux, des Projets Educatifs de Territoire… : différentes dénominations pour à chaque fois une boîte à liens. Un « observatoire national des PEL » est en train de se monter à Lyon. A l’échelon régional aussi, un observatoire devrait être mis en place pour examiner le développement de ces projets et jouer un rôle incitatif.

 

Propos recueillis par Jean-Michel Le Baut

 

Le PEL de Brest sur internet

 

Le PEL en bande dessinée

 

Les PEL en congrès



21/12/2012
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