Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 23/03/2016 : La Classe Plaisir : Le Conseil, ça sert !
En poste cette année dans une classe de CM dans une nouvelle école en milieu urbain, l'esprit coopératif me semblait très long à se mettre en place. Pour moi, la rentrée de janvier allait déjà me donner des indications sur l'évolution de la classe. J'ai été un peu déçue quand je voyais des moments de violence ressurgir en fin de journée (on finit à 17h).
Au milieu d'un conseil super bruyant dans lequel les enfants se mettaient à réagir spontanément à chaque nouvelle idée sans respecter les tours de parole, j'ai pris la décision d'arrêter le conseil. Réaction spontanée, très peu réfléchie, un peu inspirée par la colère aussi...
Gros questionnement sur le tournant qu'allait prendre la classe ?
Après quelques jours, un enfant me dit : "Maitresse, c'est injuste qu'on arrête le conseil car on est beaucoup à ne pas gêner. Je le vis comme une punition collective". Je lui propose alors d'en parler en réunion (on avait quand même gardé un petit temps de parole le matin : informations, propositions).
J'explique alors que de mon côté, ce n'est pas le but, je n'ai absolument pas cette intention. Je veux juste ne pas passer des moments désagréables dans la classe. Quand on fait des choses ensemble qui ne marchent pas, je décide de les arrêter. Je leur parle de la différence entre les décrets et les décisions parlementaires. En gros, j'étais passée à l'état d'urgence !
Un enfant propose alors de faire un contrat de classe que chacun signerait, que ceux qui gênent au bout de trois fois soient en plus exclus du conseil d'après pour réfléchir. Sous ces conditions, je propose alors de recommencer en leur disant que je préparerai une fiche d'observation du conseil pour les enfants qui seraient dans ce cas là.
Le Conseil a donc repris, il fonctionne. Le premier : deux enfants gêneurs. Dans leur fiche de réflexion, ils écrivent tout ce qu'ils auraient aimé dire. Conseil suivant : aucun gêneur. Interpellée par leur engouement pour le conseil, je décide alors de leur proposer en discussion philo la question : "A quoi sert le Conseil de notre classe ?"
Et c'est là que je vis mon "moment champagne", voici le compte rendu :
Compte-rendu de notre «débat philo» À quoi ça sert le conseil de notre classe ?
Distributeur de parole : Axel
Reformulatrice : Juliette
Secrétaires : Quentin, Bilel, Eugénie
Notre définition : C’est une réunion pour parler ensemble, pour donner des idées pour la classe, pour qu’elle fonctionne mieux.
Des mots que nous avons dits pour répondre à la question : grandir, apprendre, questionner, observer, mieux étudier, conseiller, être bienveillant, obéir, décider.
Nos arguments :
Le conseil permet d’être ouvert, de ne plus être timide parce que les autres sont bienveillants.
Le conseil permet d’être autonome parce qu’on peut proposer des choses.
Le conseil permet de comprendre pourquoi on fait des sorties ou pourquoi on n’en fait pas parce qu’on parle pour expliquer.
Une réponse restée sans arguments :
Il y a des personnes qui vont apprendre grâce au conseil, d’autres non.
Les questions posées par la maitresse pendant la discussion :
Est-ce que sans le conseil on apprend à être bienveillant ?
Est-ce que le conseil permet à tout le monde d’être bienveillant ?
Pourquoi des personnes vont apprendre grâce au conseil, d’autres non ?
Chaque mercredi retrouvez "La Classe plaisir" et ses moments précieux...
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