Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 24/01/2013 : 23 janvier : A Paris une manifestation, pas une démonstration
Attention, une manifestation peut en cacher une autre. Mercredi 23 janvier, à Paris, quelques centaines de manifestants, 2000 selon le Snuipp 75, étaient réunis à l'appel du Snuipp, de Sud et de FO. Les professeurs des écoles parisiens, très présents le 22, n'ont pas redoublé le 23. Surtout les slogans et les discours s'opposaient à l'intérieur du cortège sur les revendications et l'avenir du mouvement.
Du "oui, mais" à la refondation
En tête de manifestation, le Snuipp qui n'hésite pas à crier qu'il est pour la refondation. Venu tout droit d'une réunion départementale, Vincent Xheneumont, secrétaire départemental de Seine et Marne, en est convaincu. "Mes collègues m'ont dit : "on ne veut pas du statu quo"". Le Snuipp s'affirme en faveur de la refondation mais critique l'application. "Les enseignants ne voient rien changer, il n'y a pas d'amélioration des conditions de travail", explique V Xheneumont. Les classes restent chargées, les relations avec l'institution ne sont pas au beau fixe. "C'est maintenant que la vie professionnelle des enseignants doit être changée", demande le Snuipp national. Or il est clair que, même à la rentrée 2013, les créations de postes budgetées n'auront qu'un effet lent, la moitié d'entre eux étant d'ailleurs absorbée par la réforme de la formation. Est-il possible d'annuler en un an dix années de suppressions de postes ? "La réforme des rythmes s'apparente à un bricolage, elle est trop précipitée", explique V Xheneumont. "Dans certains cas cela ira plus mal". Le Snuipp voudrait que les conseils d'école décident l'application de la réforme en 2013 ou en 2014. Or le décret, qui est attendu vendredi, confie la décision aux maires et au Dasen. Entre le "tout tout de suite" et le "tout plus tard", le Snuipp refuse ce qui se met en place au nom même de la refondation.
Au "non jamais"
Moins d'ambiguité dans les rangs de F.O. en fin de cortège. Une partie des manifestants appartenaient au Snetaa et venaient de lycées professionnels. Mais il y avait aussi des professeurs des écoles comme Céline Mouty qui travaille en maternelle. "Il n'y aura pas de postes en plus", nous a déclaré Céline. "C'est de la poudre aux yeux pour faire passer les réformes. Ils peuvent créer des postes, ça ne remplacera pas les départs en retraite", affirme t-elle. Céline se plaint d'avoir 30 élèves en maternelle. "Les écoles sont pleines. C'est de la folie d'accepter des enfants de 2 ans, 2ans et demi". Quant à la refondation, "il faut prendre son temps, en parler avec tous ceux qui sont concernés". Pour la plupart des manifestants, la confiance envers l'institution reste à reconstruire.
François Jarraud
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