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Attribution massive de postes, indemnité d’équipement pour les enseignants mais aussi réforme pédagogique, le Snuipp attend beaucoup de la refondation. Alors que les négociations avec les syndicats vont s’ouvrir parallèlement aux débats de la « concertation », le premier syndicat du primaire rappelle que les Français sont favorables à la priorité donnée au primaire mais dans le doute sur bien des points… Il demande au ministre l’abandon du LPC dès cette rentrée.

« Donner la priorité au primaire » est un des engagements de François Hollande. Et l’objectif est partagé par 92% des Français selon un sondage publié par le Snuipp le 23 août. Les Français sont aussi satisfaits de la maternelle (81%) et de l’école élémentaire (64%). Ils sont favorables à une réforme des rythmes scolaires (67%). Mais là s’arrête le consensus car il n’y a pas d’accord sur les nouveaux rythmes.

Le Snuipp entend faire entendre ses exigences aussi bien sur le terrain des revendications professionnelles que sur celui de la pédagogie.

Sébastien Sihr, son secrétaire général, attire l’attention sur la situation des emplois administratifs à la rentrée dans les écoles. De nombreux contrats sont échus et non remplacés ce qui rend la tâche difficile aux directeurs. « Il est urgent que toutes les écoles qui le demandent bénéficient d’un EVS ». Sur ce terrain la rentrée est « difficile » du fait du budget 2012 mais le Snuipp attend beaucoup du budget 2013 « plein de promesses ». Pour S. Sihr la moitié au moins des 60 000 emplois promis doivent aller au primaire.

Le syndicat se démarque aussi sur le terrain pédagogique. La réforme des rythmes scolaires, une autre promesse présidentielle, est abordée avec prudence. La question est « difficile » et la solution, pour le Snuipp, passe par des modulations locales. La péréquation entre les communes, pour permettre à toutes d’offrir des activités périscolaires, s’impose pour le Snuipp. On sait qu’en période de restriction c’est une question bien difficile. Le Snuipp montre aussi dans son sondage que les parents sont divisés sur les nouveaux rythmes à adopter. En se basant sur les évaluations de CE2, le syndicat montre que l’impact des 4 jours et demi n’est pas évident par rapport à la formule de la semaine de 4 jours.

Le Snuipp attend aussi des changements pédagogiques immédiats de V. Peillon. D’abord sur le livret personnel de compétences. Puisque le ministre a affirmé lui-même qu’il est « inutilement complexe », le Snuipp demande sa suppression dès cette rentrée. L’aide personnalisée est aussi vivement critiquée. « Elle a vécu » estime le Snuipp car inefficace. « Il faut repenser les réponses à la difficulté scolaire ». Pour le Snuipp la solution est dans le « plus de maîtres de classes ». Un dispositif qui permettrait de varier les démarches pédagogiques. Est-il susceptible de remédier au creusement des inégalités scolaires dès l’école primaire ? La démonstration reste à faire.

François Jarraud

Sondage snuipp