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Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 28/08/2013 : Snuipp : Le "oui, mais" à la refondation

"Il faut changer de braquet". Pour le secrétaire général du Snuipp, Sébastien Sihr, il y a de la mollesse dans la refondation. Son syndicat pousse ses exigences en matière de moyens et de formation. Il reste sceptique sur les rythmes. Et mobilise contre la réforme des retraites. Février 2013 et la grande grève du Snuipp contre la réforme des rythmes sont-il loin ? Oui parce que le Snuipp n'a plus besoin de faire constater sa puissance. Non, parce que le syndicat entend bien peser sur Vincent Peillon et ses décisions. "On sera exigeant" prévient Sébastien Sihr. S'il reconnait que "la ceinture s'est desserrée" avec la création de 3 046 postes à cette rentrée, il trouve les efforts insuffisants dans bien des domaines.

 

Les créations de postes sont largement absorbées par la croissance démographique. C'est le cas pour 1 796 emplois pour accueillir 32 000 écoliers supplémentaires. Le nombre d'élèves par classe ne risque pas de baisser significativement à cette rentrée, donnant à penser aux enseignants que la refondation ne change rien. Il y a en moyenne 26 élèves par classe en maternelle, 23 en élémentaire, des seuils nettement supérieurs à la moyenne de l'OCDE. Dans 3 académies (dont Créteil et Versailles) le recrutement est difficile. Pour le Snuipp il faudrait augmenter le pré recrutement et apporter des aides à l'installation des nouveaux enseignants.

 

Les moyens propres à la refondation concernent un tiers des nouveaux postes. Ainsi 307 postes sont affectés à la scolarisation des moins de 3 ans. Les deux tiers des départements n'y consacrent aucun moyen. Et au rythme actuel il faudrait 10 ans pour atteindre la création de 3 000 postes souhaitée par le ministre. La perspective est identique pour les "plus de maîtres que de classe". Ce dispositif nouveau destiné à apporter une aide pour l'acquisition des fondamentaux dans les écoles prioritaires ne concerne que 943 postes. Le ministère veut lui consacrer au final 7 000 postes. "Il faut accélérer le tempo", dit Sébastien Sihr.

 

Mais les rythmes continuent à peser sur le débat syndical. Un sondage réalisé pour le Snuipp montre que les Français sont partagés à quasi égalité devant la mesure. La moitié la juge négative. La réforme concerne 20% des écoles à la rentrée et 22% des élèves avec de grandes différences selon les départements. Selon le Snuipp, les activités proposées sont bien complémentaires de l'école et le temps scolaire mieux réparti. Mais le syndicat souligne l'absence de coordination entre enseignants et municipaux et l'usage généralisé des locaux scolaires ce qui va créer des problèmes aux enseignants et pèse sur les activités. 43% des écoles ont ramené à 15h45 l'heure de sortie quotidienne de l'école. Une école sur dix a pris le rythme parisien : 2 journées à activités périscolaires. Le reste des écoles a adopté des configurations variées. Les activités sont extrêmement variées, les intervenants aussi ainsi que les modes de financement. "Il faut craindre une montée des inégalités entre communes", estime S Sihr. La crainte est confirmée par le sondage réalisé par le syndicat (49% des Français la partage). Son syndicat demande une évaluation indépendante du dispositif et la possibilité de dérogations pour les communes en 2014.

 

Les moyens semblent toujours insuffisants. La nouvelle prime ISOE qui sera versée en partie en décembre (400 euros sur l'année) est encore inférieure à celle versée dans le second degré (1 200 euros). Les crédits de formation continue restent insuffisants, déplore S Sihr. Le dispositif M@gistere de formation à distance ne sera opérationnel qu'en 2014. Le syndicat s'associe à la journée du 10 septembre contre la réforme des retraites. Pour le Snuipp, la révision de la CSG pourrait se traduire par une baisse de salaire de 140 euros par an, soit une bonne partie de l'ISOE. "On reprend d'une main ce qu'on verse de l'autre", dit S Sihr. L'allongement de la durée de cotisation semble incompatible avec l'allongement des études liée à la masterisation. "Faudra-t-il enseigner jusqu'à 68 ans, voire 70 ans, pour avoir une retraite à taux plein ?"

 

"Il faut maintenant franchir le pas de la mise en oeuvre de la refondation", estime S. Sihr. "On a de nouvelles perspectives. Il faut avancer". Mais en accompagnant davantage les enseignants.

 

François Jarraud

 

Dossier de presse Snuipp



06/09/2013
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