Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 29/06/2011 : JPA : Des colos pour que tous les enfants partent en vacances
Par François Jarraud
Comment assurer à tous les enfants le droit à partir en vacances ? Pour la Jeunesse au Plein Air (JPA) il faut un petit coup de pouce de l'Etat, sous la forme d'une aide de 200 € pour les enfants. C'est avec une enquête d'opinion sur la perception des colonies que la JPA lance le 28 juin sa campagne. Elle montre que 85% des parents sont favorables à cette aide. La campagne va se prolonger en régions jusqu'au 7 juillet.
Une question électorale ? Quand on parle de colonies de vacances on touche à des sujets qui sont au centre des contradictions françaises. C'est parler du vivre ensemble, parce que envoyer son enfant en colonie c'est accepter qu'il rencontre d'autres enfants d'origines diverses. C'est parler consommation, parce qu'un séjour en colonie ce n'est pas seulement acheter une activité de loisir. Il y a des valeurs en prime. C'est aussi parler inégalités, parce que 37% (un sur trois) des enfants de 5 à 12 ans ne part pas en vacances. C'est parler laïcité. On a tous les ingrédients d'une guerre molle à la française.
Pourtant ce que révèle le sondage Harris Interactive c'est que les colonies sont plébiscitées par les Français toutes classes sociales confondues. 80% des parents accordent aux colonies une valeur éducative. L'image de la colonie c'est des copains, des activités, des découvertes, des jeux, avec un faible écart entre les attentes et ce que les parents perçoivent de l'existant. "On n'a pas à réinventer les colonies", affirme Harris. 63% des parents envisagent à l'avenir d'envoyer leur enfant en colonie, seulement 14% écartent totalement l'idée, cela sans différence perceptible entre catégories sociales. Ce qui les attire c'est les activités, l'enrichissement des enfants en terme de sociabilité et d'autonomie. Les parents qui sont contre préfèrent que leur enfant parte avec eux ou trouvent que c'est trop cher.
Pourquoi une aide ? Pourtant la fréquentation des colonies est en baisse de façon significative : elle a baissé d'un tiers depuis les années 1990. Comment expliquer cela ? Pour Jacques Henrard, secrétaire général de la JPA, "tous les indicateurs montrent que c'est d'abord des problèmes financiers". La disparition des aides se conjugue à la crise économique pour rendre plus difficile les départs des enfants des familles à revenus très moyens ou monoparentales.
L'école y a aussi sa place. On confie son enfant plus facilement à des personnes qu'on connaît. Or "l'époque où l'instituteur avait obligatoirement été moniteur pendant son temps d'école normale puis devenait directeur de colonie en prenant de l'ancienneté, est révolue. La formation des professeurs des écoles en IUFM a complètement écarté le périscolaire et les nouveaux enseignants en général ne connaissent pas les associations et leurs activités", témoigne François Testu, président de la JPA.
85% des parents favorables. La JPA demande une proposition de loi sur l'Aide au Départ en Vacances (ADV). Une aide de 200€ par enfant sous forme d'allocation vacances serait suffisante pour permettre le départ en vacances des enfants qui ne partent pas aujourd'hui. Une proposition de loi a été déposée par le PS à l'Assemblée nationale en 2008. Mais depuis rien ne bouge et le président Sarkozy semble avoir oublié ses promesses de candidat... Or, selon le sondage Harris, 85% des parents sont favorables à cette aide. Cela quelque soit la catégorie sociale et que l'on envisage ou pas d'envoyer son enfant en colonie. Finalement le projet réunit les français !
10 manifestations en régions. Du 1er au 7 juillet, la JPA et ses associations partenaires organise des manifestations 10 régions pour rappeler les promesses et faire avancer la cause des enfants.
L'ouest en pointe
Avec 50 départs aidés en 2011, la Loire Atlantique est un département en pointe, témoigne Jean-Yves L'Helgouac'h, délégué de la JPA. Avec le soutien du Conseil général, de la CAF, de la DDCS de Loire Atlatique et de la ville de Nantes, une cinquantaine de jeunes ont pu partir. "De l’ensemble des jeunes qui ont bénéficié de ce dispositif solidaire, un constat se dégage : les bénéficiaires sont souvent issus de famille monoparentale salariée et généralement nombreuse", nous confie-t-il. "Cette aide représente un élément financier important du projet de financement et souvent, sans elle, pas de possibilité de départ et ce, quelle que soit la durée du séjour". Les aides s'échelonnent entre 50 et 300 €.
"On n'est pas dans une logique de « guichet » mais dans celle du projet personnel de vacances". Les familles obtiennent l'aide sur présentation d'un dossier qui précise les conditions de départ.
Le projet rencontre aussi des résistances devant le fait que les aides ne soient pas réservées aux seuls plus défavorisés et les hésitations des collectivités à aller sur le champ d'action de l'Etat.
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