Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 31/03/2014 : Comment évaluer les enseignants ?
Et si les élèves évaluaient les enseignants ? C'est la proposition, un rien provocatrice, que fait Eric Charbonnier, expert auprès de la direction de l'éducation de l'OCDE, sur son blog. Pour lui, la question de l'évaluation des professeurs ne peut pas être escamotée. Elle n'est aps forcément synonyme de sanction pour les enseignants.
Rappelons nous la dernière fois où un ministre a voulu installer une évaluation régulière des enseignants. C'était sous Chatel avec l'évaluation des enseignants par les chefs d'établissement. Une perspective qui a soulevé les enseignants contre le ministre. Le décret a été immédiatement annulé dès l'arrivée de V. Peillon au ministère.
Or, pour Eric Charbonnier, "pour un établissement, avoir de bons enseignants est important mais mettre en place des évaluations internes les aidant à mesurer leur progression dans l’enseignement qu’ils dispensent l’est tout autant". Il remarque que dans l'OCDE, "74 % des élèves de 15 ans fréquentent un établissement qui a défini par écrit les objectifs de performances s’appliquant aux élèves (contre 25 % en France). 61 % des élèves de 15 ans fréquentent un établissement où le retour d’information écrit des élèves vient s’ajouter à d’autres formes d’évaluation (internes ou externes) (contre 13 % en France)... Les écoles françaises sont celles des 64 pays participant à l’enquête PISA 2012 qui demandent le moins de retour d’information aux élèves, qui pratiquent le moins l’auto-évaluation et où les enseignants ont également le moins de possibilités de bénéficier de systèmes de tutorat pour s’améliorer".
Pour lui, "le manque de culture d’évaluation interne des établissements nuit à la création d’équipes pédagogiques soudées œuvrant de façon unie pour gérer les difficultés inhérentes à leur établissement. Enfin, le manque d’évaluation régulière des enseignants français, tout comme l’absence d’accompagnement dans les premières années d’exercice après la titularisation, sont de sérieux freins à leur évolution et à leur amélioration et ne leur permettent pas de bénéficier si nécessaire d’un suivi plus individualisé et ciblé sur leurs besoins, alors même qu’une formation professionnelle de qualité pour les enseignants est fondamental pour la réussite éducative".
Mais comment traduire cette évaluation dans la culture institutionnelle française ? Dans notre système pyramidal, avec la culture étatique forte qui est la notre, comment rendre cette évaluation acceptable, positive et proactive ? C'est toute la question de la gouvernance du système que pose Eric Charbonnier. Si les syndicats des cadres du système éducatif évoquent avec tant de ferveur la bienveillance, des chartes éthiques et l'accompagnement des enseignants c'est bien que la réalité est tout autre. Ce qui freine la culture de l'évaluation serait-ce justement la culture actuelle de l'évaluation ?
F Jarraud
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