ALPE74140

L’importance accordée aux résultats scolaires engendre une pression qui pèse sur les enfants et les parents, dès l’école élémentaire (CP-CM2). Comment prendre de la distance avec les notes obtenues ? De quelle façon aider un jeune élève à développer sa personnalité et à donner le meilleur de lui-même ? Les conseils de Geneviève Henry, psychologue.

L’enfant travaille pour faire plaisir à sa maîtresse et à ses parents

Faut-il “récompenser” les bonnes notes et punir les “mauvaises” ? “A l’école élémentaire (CP-CM2), la punition pour l'enfant est déjà dans le fait d'avoir une mauvaise note, commente Geneviève Henry. Il est dans l'affectif et travaille essentiellement pour faire plaisir à la maîtresse et à ses parents.”

En proposant des récompenses ou des punitions, on renforce le conditionnement scolaire. Avez-vous remarqué comme on a tendance à donner une note pour tout dans la vie (même pour les gâteaux…) ? En tant que parent, on peut choisir de jouer un rôle différent auprès de son enfant. Et s'intéresser, plutôt qu'à la note en soi, à ce que l'enfant sait de nouveau ou au contraire, à ce qu'il n'a pas compris.

Certains parents ne sont jamais contents des notes

“Certains parents ne sont jamais contents, ils veulent toujours plus, remarque Geneviève Henry. Je croise des enfants qui grandissent avec l'idée qu'ils ne seront jamais à la hauteur. Il n'y a rien de pire dans la vie que le sentiment de décevoir ses parents. Quand on est enfant, on aimerait une acceptation inconditionnelle de ce qu'on fait !”

Face à l'insatisfaction récurrente des parents, certains enfants se battent pour atteindre toujours le maximum, jusqu'à s'en rendre malade. D'autres adoptent une stratégie différente pour se protéger : “Je ne suis pas bon, je serai toujours décevant… Je préfère baisser les bras !”

Comment aider son enfant à progresser ?

Quand un enfant rencontre de grosses difficultés à l'école, il est pris en charge par l'équipe éducative : enseignant, directeur, psychologue et rééducateur pédagogique. C'est une aide précieuse et rassurante pour l'enfant et pour les parents. A la maison, on l'aidera en mesurant ses progrès par comparaison, non avec les autres, mais avec lui-même : son mérite est proportionnel à ses efforts.

Tout l'art est d'être dans la remarque “constructive” : qu'a-t-il bien fait ? Sur quoi a-t-il besoin de travailler pour s'améliorer ? En aidant un enfant à donner le meilleur de lui-même dans son travail, on a davantage de chance de développer sa curiosité et de lui transmettre le goût d'apprendre.

Le 17 décembre 2010 Sophie Coucharrière