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Revue de presse : Article dans Le Messager du 10/02/2011 : Faire de la philo dès la maternelle, le pari de Jocelyne Decompoix

"Depuis que vous intervenez en clqsse, les enfants posent des questions bequcoup plus intéressantes en sciences." Jocelyne Decompoix ne pouvait pas rêver plus beau compliment que ce constat d'une enseignante.

 

Depuis quelques années, cette professeur de philosophie a arrêté d'enseigner en lycée pour se consacrer à un autre volet de sa passion : "Les nouvelles formes de pratique philosophique".

 

Enoncé comme cela, le concept peut paraître effrayant. Au contraire, il s'agit de montrer que la philosophie fait partie du quotidien de chacun, de la vie de la cité. "Il s'agit de privilégier le dialogue, la communication, l'échange et la recherche en commun. Les ateliers qu'a mis en place Mme Decompoix "ne sont pas des cours où l'on enseigne la philosophie".

 

Particulièrement intéressée par la philosophie avec les enfants, elle a suivi une formation québécoise spécialement conçue pour cela. "Au Québec ils le font depuis longtemps, notamment dans le cadre de la prévention de la violence. En France, la philo pour les enfants n'est arrivée qu'il y a quelques années."

 

C'est que l'enseignement de la philosophie en terminale n'a pas toujours laissé de bons souvenirs aux parents d'aujourd'hui. "Pourtant, lorsqu'on voit ce à quoi on arrive avec des enfants, c'est impressionnant", s'étonne encore Jocelyne Decompoix.

 

On fait bien des maths en maternelle...

Régulièrement, donc, elle se rend dans des établissements scolaires pour animer des ateliers de trente à quarante-cinq minutes. Mme Decompoix estime que les enfants peuvent aborder la philo dès 5 ans, à leur niveau.

 

"Je pars toujours d'une histoire écrite et illustrée spécialement ; il y a de très bons ouvrages pour cela aujourd'hui. Ensuite, le but est de faire discuter les enfants. Ils apprennent ainsi la maîtrise de la langue en mettant des mots sur ce qu'ils pensent et en justifiant leurs idées. Cela permet le débat. On ne leur donne jamais de réponse, mais on cherche à leur faire exprimer leur pensée."

 

Comme, malgré tout, toutes les idées ne se valent pas, avec les plus âgés Mme Decompoix engage une discussion pour déterminer s'il y a une idée meilleure ou plus juste qu'une autre.

 

Aux puristes qui considèrent qu'on ne peut pas faire de philosophie sans un minimum de connaissances, l'ancienne professeur de lycée rétorque qu'il ne s'agit pas d'une question de niveau. "On apprend bien à calculer à l'école maternelle, cela ne viendrait pas à l'idée de personne de dire que ce ne sont pas des mathématiques au prétexte que les enfants n'ont pas un niveau universitaire... J'estime que c'est pareil avec la philosophie !"

 

Enfin, pour Jocelyne Decompoix, la pratique de la philo à l'école n'a rien d'une perte de temps. Elle est d'ailleurs encouragée par l'Unesco. "Lors de ces ateliers, les enfants font de l'instruction civique, apprennent à respecter des idées différentes, font du français et développent leur vocabulaire en essayant d'utiliser des nuances et des mots plus précis pour s'exprimer. Les enfants sont ensuite plus éveillés, on le voit lorsqu'un nouvel élève arrive dans une classe qui fait de la philo depuis deux ans." Pour preuve le témoignage de l'enseignante en cours de sciences.

 

A entendre Jocelyne Decompoix, on se demande pourquoi la philosophie ne commence qu'en terminale...

 

Emmanuel Rouxel

 

Avec son association, Diaphilo, Jocelyne Decompoix propose des ateliers philosophiques mensuels ouverts à tous. Le prochain aura lieu lundi 14 février à 20h15 à l'espace Grangette avec pour thème : "L'existence a-t-elle un sens ?"



13/02/2011
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