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Revue de presse : Article dans Le Parisien du 03/09/2012 : Education : les nouveautés de la rentrée

Quoi de neuf dans le cartable ? Alors que les enseignants reprennent le chemin de l'école aujourd'hui, revue de détail de ce qui les attend, eux, leurs élèves et leurs familles.

Une pause plus longue à la Toussaint


Ça fait mauvais genre de penser vacances le premier jour de la reprise ? Allons donc, grands et petits, on le fait tous, c’est humain. Si cela peut mettre du baume au cœur de tous les élèves qui vivent aujourd’hui leur dernière journée de vacances, celles de la Toussaint seront cette année plus longues.

 
Acte I d’une révision plus globale des rythmes scolaires que le ministre promet pour la rentrée 2013, les congés d’automne, qui démarreront pour toutes les zones le samedi 27 octobre, dureront cette année deux semaines au lieu des traditionnels dix jours. Les familles décomposées-recomposées s’en réjouiront, car cela rend les « partages » plus faciles. Les professionnels du tourisme, que l’on dit si chagrins à l’idée de voir les vacances se réduire approuvent en tout cas cette mesure-là. « Cela permettra aux familles de mieux s’organiser en choisissant de partir soit la première, soit la deuxième semaine », espère Richard Vainopoulos, président de Tourcom, réseau de 600 agences de voyages en France. « En cette période de crise, ce n’est en tout cas pas négligeable pour l’économie touristique. » Ces deux journées de rab sont salutaires à l’automne, selon le corps médical : les journées raccourcissent et le premier trimestre est le plus long. Pour rattraper ces deux jours, chaque académie a le choix : soit le mercredi 3 avril, soit le mercredi 22 mai. Les vacances d’été démarreront aussi un peu plus tard : le 6 juillet au lieu du 4, sauf pour les élèves dont les collèges et lycées seront des centres d’examens du brevet ou du bac, et qui pourront, eux, lever le pied dès juin.


Les évaluations en sursis

Le dispositif mis en place en 2009, qui faisait plancher plus de 1,5 million d’élèves de CE1 et de CM2 chaque année une semaine — en fin d’année — sur des évaluations en maths et en français, ne devrait pas avoir lieu en 2013. Décrié par les enseignants dès sa mise en place, il ne devrait pas survivre sous le nouveau gouvernement. Si le ministère de Vincent Peillon considère qu’il est bel et bien utile que le pays ait un thermomètre du niveau de ses élèves, sans doute faut-il que cette évaluation soit menée, comme le suggère le HCE, par un organisme indépendant qui ne soit pas juge et partie du système scolaire. Plus question en tout cas d’établir un état des lieux école par école, mais on s’orienterait vers une évaluation par sondage sur des échantillons représentatifs.

Des maîtres expérimentés au CP

C’est une promesse de campagne que le ministre de l’Education nationale a bien répétée lors de sa rentrée devant les media mercredi dernier : dans la refondation de l’école, qui démarrera avec une loi d’orientation et de programmation cet hiver, la priorité sera donnée au primaire. Pour marquer le coup dès cette rentrée, ordre a été donné de ne plus mettre de maîtres débutants devant les classes de cours préparatoire, année charnière dans l’apprentissage de la lecture. Vu l’état des troupes, qui ont subi cinq ans de suppressions de postes et malgré l’ajout en urgence pour cette rentrée de 1 000 professeurs des écoles dès le mois de septembre, la consigne ne pourra sans doute pas être respectée partout, estime le Snuipp, principal syndicat des enseignants du primaire.

Histoire pour tous en terminale

La suppression de l’histoire-géo au programme des terminales scientifiques, selon la réforme du lycée mise en place il y a deux ans, avait soulevé un tollé, au-delà des seuls professeurs et des spécialistes de la discipline. Le nouveau ministre dit vouloir revenir sur ce choix pour la rentrée 2013. Pour la première génération des lycéens de la réforme, qui arrivent cette année en terminale, et qui ont déjà passé l’épreuve anticipée, comme le français en juin dernier, ne reste donc que la solution de prendre l’histoire-géo en option cette année. C’est bien ce que prévoyaient les textes à l’origine d’ailleurs, sauf que le manque de profs ne permettait pas de le proposer dans tous les lycées. Là aussi, c’est le recrutement en urgence de 70 professeurs d’histoire de plus qui doit résoudre le problème pour cette année de transition.

Le nouveau bac, an I

La réforme du lycée entrant dans sa troisième année, elle concerne les élèves qui passeront leur bac en juin. Côté langues vivantes, la LV 1 comme la LV 2 doivent cette année, quelle que soit la série, faire l’objet d’épreuves écrites ET orales. En S, une nouvelle spécialité, informatique et sciences du numérique, fait son apparition en plus de la spé maths, physique-chimie ou SVT (sciences et vie de la terre). Les élèves d’ES vont quant à eux inaugurer la nouvelle épreuve de sciences économiques et sociales, dont le programme a été très critiqué par les profs de la spécialité. L’épreuve écrite (coefficient 7) durera quatre heures, laissant les candidats choisir entre une dissertation, à partir d’un dossier, ou une épreuve composée en trois parties : mobilisation des connaissances, étude d’un document statistique ou d’un texte et raisonnement à partir d’un dossier documentaire.

Le brevet rénové


Les quelque 800 000 élèves de 3e qui passeront le brevet à la fin de cette année scolaire n’auront pas les mêmes épreuves que leurs grands frères et sœurs. Selon la refonte décidée en mars 2012, censée coller au nouveau programme, l’épreuve de français se complique un peu, pour « améliorer la maîtrise à l’écrit ». La dictée passe en tout cas de 600 à 800 signes. Pour le sujet de rédaction (au choix entre imagination et réflexion), il n’y aura plus les consignes explicites qui faisaient en même temps un bref rappel du cours. En histoire-géo enfin, il n’y aura plus le choix : il faudra traiter les deux sujets en plus de l’éducation civique.

Handicap : vers un métier d’AVS ?

Quelque 227 000 élèves handicapés devraient faire leur rentrée cette année, mais, selon les associations, il y en aurait toujours environ 5 000, âgés de 6 à 16 ans, non scolarisés. Le plus de cette rentrée, outre la création de 1 500 nouveaux emplois d’auxiliaires de vie scolaire (AVS), c’est que contrairement aux autres années, la totalité des contrats aidés pour l’accompagnement des élèves handicapés a été reconduite en juin. Pour péréniser les troupes, la ministre déléguée chargée de la Réussite éducative, George Pau-Langevin, promet une réflexion dès ce mois-ci sur leur formation (quasi inexistante à ce jour) : « Nous voulons que cela devienne un vrai métier, organisé. »

Des assistants de prévention et de sécurité

Avant l’été, le gouvernement a octroyé 100 conseillers d’éducation supplémentaires pour renforcer la présence des adultes dans les établissements avec plus d’élèves turbulents et/ou fragiles. A cela s’ajoute la création d’un nouveau métier : les assistants chargés de prévention et de sécurité. Ni vigiles ni policiers, mais pas simples pions ou assistants d’éducation non plus, ils seront au nombre de 500, seront placés sous l’autorité des chefs d’établissement et travailleront en liaison avec les équipes mobiles de sécurité. Leur recrutement va démarrer ce mois-ci, par les rectorats qui décideront ensuite de leur affectation. Ils partiront alors en formation et devraient du coup faire leur première apparition au mieux après la Toussaint.

 

Claudine Proust



03/09/2012
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