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Revue de presse : Article dans Le Parisien du 29/11/2010 : Ils ne veulent pas changer encore d’instituteur

Les parents d’élèves se mobilisent ce matin contre l’arrivée de profs stagiaires à des postes jusque-là occupés par des enseignants remplaçants. Près de trente écoles sont concernées. 

«S’il faut faire un feu de camp devant l’école, on le fera! » A Yerres, les parents d’élèves de l’école maternelle la Garenne sont en colère et vont le faire savoir dès ce matin. Comme dans 26 autres écoles du département, ils ont appris en fin de semaine dernière qu’une enseignante allait devoir quitter l’établissement, et ce dès jeudi.

Il s’agit dans chaque cas de professeurs remplaçants, en place depuis le début de l’année pour des absences longues (congés maternité ou maladie) qui vont être eux-mêmes… remplacés par des enseignants stagiaires! Ces derniers arriveront dans les classes aujourd’hui et demain. Après deux jours de passage de relais, ils seront seuls à bord. Cette situation résulte de la réforme de la formation des professeurs des écoles. Pour valider leur année, les profs stagiaires doivent avoir effectué un « remplacement long », disent les textes.
Sur le terrain, ces décisions passent mal. Une manifestation est prévue ce soir à 17 h 30 à Evry devant l’inspection académique. A l’école Pablo- Picasso de Saint-Michel-sur-Orge, c’est une classe de CE 2 qui est touchée. Les parents ont déjà fait signer une pétition et s’apprêtent à occuper l’école ce matin. « L’an dernier, nos enfants ont eu une enseignante en congé maternité. La remplaçante est elle-même tombée enceinte, et ça a été la valse des enseignants », se lamente une maman. Les enfants eux-mêmes n’ont pas envie de voir partir leur maîtresse. « On veut qu’elle reste! La chanson de Noël et la vente de gâteaux pour le marché vont tomber à l’eau, analyse Maxime. Lundi, on bloque l’école! » dit-il, brandissant un panneau-pétition signé par les bambins. Même colère à la maternelle Alphonse-Daudet à Egly où pétition, courrier aux élus et occupation de classe s’organisent.

« Tout est censé être fait dans l’intérêt des élèves. On voit bien là que c’est l’inverse », s’agace Isabelle Catrain, de la fédération de parents FCPE. « C’est une décision brutale. Ma fille a vu sa maîtresse pleurer, relate Isabelle Prebendé, représentante FCPE à la maternelle des Acacias, à Morangis. Dans cette histoire, on ne tient compte ni des enfants ni de l’investissement des enseignants. » Et les familles de s’offusquer d’une éducation au rabais qui se profile avec des « étudiants laissés seuls face à une classe ». « Nos enfants ne sont pas des cobayes », dénoncent des parents de l’école maternelle de la Rémarde d’Arpajon. Comble du système, « les profs stagiaires devront encore s’absenter deux semaines pour leur formation et devront donc, une nouvelle fois, être remplacés », souligne Emmanuel Cabiran, du syndicat de professeurs Snuipp.

L’inspection académique, elle, tient à relativiser. Sur les 195 profs stagiaires qu’elle avait à « caser », la majorité des affectations, traitées depuis le début du mois de novembre, se sont bien passées. « On parle là d’une vingtaine de professeurs alors qu’on en compte 8000 dans le département. » Et d’insister : « Les textes nous interdisent d’affecter les stagiaires en RAR (Réseau ambition réussite) et en CP et CM 2. Entre-temps, des besoins sont apparus sur ces classes, il fallait bien y affecter des professeurs. Ce sera fait avec les enseignants remplaçants. »

LOUISE COLCOMBET | 29.11.2010, 07h00

 

 



29/11/2010
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