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Revue de presse : Article dans Les Echos du 26/04/2011 : 1.500 classes de primaire en moins à la rentrée

Les suppressions de postes d'enseignants aboutiront à la fermeture d'environ 1.500 classes d'écoles primaires à la rentrée 2011, alors que la France consacre déjà moins de moyens au primaire que les autres pays développés.

 

Mardi sur RMC, le ministre de l'Education nationale, Luc Chatel, a déclaré qu'"environ 1.500" classes de primaire seraient fermées en septembre prochain, confirmant l'évaluation faite par le SNUipp-FSU, principal syndicat du secteur.

 

Les fermetures découlent des 8.967 suppressions de postes prévues dans les écoles publiques au budget 2011. Dans le même temps, le ministère prévoit 4.900 élèves de plus en primaire.

 

Même si dans le langage courant le primaire désigne le plus souvent les écoles des six-onze ans, il représente en réalité à la fois les écoles maternelles (avant six ans) et élémentaires (du CP au CM2).

 

Le ministre a cherché à relativiser les conséquences de ces fermetures : il y aura à la rentrée 25 élèves par classe en maternelle (contre 27 dans les années 90) et 22 (contre 23) au niveau élémentaire, a-t-il dit, soit "plus de professeurs et moins d'élèves" qu'il y a 15 ans.

 

"245.000 classes de premier degré à la rentrée, c'est sensiblement le même chiffre qu'il y a quatre ou cinq ans", a-t-il ajouté.

 

Par rapport aux années récentes, le SNUipp assure lui que le nombre d'élèves par classe va augmenter, ce qui aura des conséquences sur le suivi des plus en difficulté, d'autant que le nombre d'enseignants spécialisés dans la lutte contre l'échec scolaire (dits "Rased") va encore diminuer.

 

Dans une évaluation faite la semaine dernière concernant 62 départements, le SNUipp avait dénombré 1.168 fermetures de classes.

"Pour la première fois, ce solde est négatif, on va fermer plus de classes qu'on ne va en ouvrir, c'est une rupture sans précédent avec les années passées", a déploré son secrétaire général, Sébastien Sihr. En 2009 et 2010, il y avait eu respectivement 126 et 373 ouvertures.

 

L'essentiel des postes supprimés concernent les "Rased" (environ 400), les intervenants en langue étrangère (à l'heure où le ministre veut faire faire de l'anglais en maternelle), les maîtres formateurs et les remplaçants.

 

Quand les annonces précises des postes supprimés, repoussées par le gouvernement après les cantonales, ont finalement eu lieu, elles ont déclenché un tollé.

Dans le Sud-Ouest, la séquestration symbolique du directeur d'une école primaire à Aiguillon (Lot-et-Garonne) a empêché la fermeture d'une classe. Dans le Nord, le maire PS d'Orchies veut contester une fermeture en maternelle devant la justice administrative. A Trouville (Calvados), des parents combattent la suppression d'un poste en maternelle via un site internet et en envoyant des vidéos par courriel à l'inspection académique.

 

Après avoir lancé une pétition, les parents d'élèves de la FCPE organisent eux une "nuit des écoles" le 20 mai.

 

Même l'enseignement catholique, d'ordinaire conciliant, a lancé la semaine dernière un "avertissement" à l'Etat, prévoyant qu'au rythme actuel un millier d'écoles privées fermeraient bientôt, provoquant "des déserts ruraux".

 

En février, le Centre d'analyse stratégique, une institution placée auprès du Premier ministre, avait relevé que la France avait en 2007 le taux d'encadrement le plus faible de l'OCDE, notamment du fait d'un bas niveau en primaire (cinq enseignants pour 100 élèves).

 

L'an dernier, la Cour des comptes soulignait que la France consacrait moins de moyens en primaire que la moyenne de l'OCDE : -5% en maternelle, -15% en élémentaire (chiffres 2006).

Par Emmanuel DEFOULOY


27/04/2011
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